Au Moyen-Âge, le vassal, notamment en échange de sa force de travail, obtenait la protection du suzerain en cas d'attaques extérieures. La sécurité, c'est à dire, la prévention, la protection contre le danger a toujours été une préoccupation de l'homme. Ainsi, selon Hobbes, elle est le fondement même de notre société puisque sans cette structure, « l'Homme est un loup pour l'Homme ».
Aujourd'hui, le besoin de sécurité se fait plus pressant et certains ont su tirer profit de cette nouvelle demande, à l'instar de Monaco qui a fait de ses rues sous surveillance vidéo et de la présence massive des policiers des qualités attractives. Mais y a-t-il vraiment un danger fondant l'importance croissante de la demande de sécurité dans le monde contemporain ? Le « tout sécuritaire » n'est-il pas dangereux pour notre société ?
Si un besoin de sécurité est perceptible, il faut cependant relativiser les dangers qui le justifient ( I ) et modérer les remèdes qui leur sont apportés ( II ) pour ne pas transformer notre société en une société totalitaire telle que décrite par Georges ORWELL dans son ouvrage 1984.
[...] Les gens se croient en insécurité permanente alors qu'il n'y a jamais eu autant de sécurité. Ce sentiment est entretenu par les médias qui aiment mettre à la une des faits de violence et développent pendant des heures un fait divers alors que ce fait est généralement, certes exceptionnel, mais uniquement dans sa fréquence et ne justifie donc pas un tel intérêt. Le confort matériel rendu possible par l'industrialisation explique aussi ce besoin démesuré de sécurité. D'une part, les gens ont plus de biens et exigent donc plus de protection, d'autre part, tout étant facilité et tout semblant possible à réaliser, la population ne comprend pas que l'Etat soit inefficace dans la mise en place d'une sécurité collective. [...]
[...] Va-t-on vers une justice privée où la seule sécurité justifiera toutes les atteintes aux libertés individuelles ? Mais ces atteintes n'existent-elles pas déjà avec les remèdes étatiques ? B. Les dangers d'une sécurité excessive Les réponses étatiques se veulent efficaces dans la lutte contre le danger mais cet objectif ne doit pas faire oublier la protection des libertés. Effectivement, l'utilisation excessive de ces remèdes peut-être une entrave ou un frein à l'exercice de plusieurs libertés : la liberté d'entreprendre se trouve freinée par les normes de sécurité imposées au chef d'entreprise, la liberté d'aller et venir peut-être niée par des décisions d'expulsion justifiées par la sécurité, la liberté du commerce est gênée par le principe de précaution qui empêche la circulation de certains produits . [...]
[...] Avec la dématérialisation de l'argent, les gens réclament une protection fiable du système bancaire concernant notamment les données contenues dans leur carte bancaire. Enfin, le virus I LOVE YOU qui a récemment investi Internet, a mis en évidence la sécurité réclamée par toutes les grandes sociétés gérant des données informatiques. Ainsi, de nouveaux dangers mettent en évidence le caractère obsolète de la sécurité traditionnelle et l'exigence d'une nouvelle forme de sécurité, mais il faut cependant relativiser le sentiment d'insécurité qui règne. [...]
[...] Mais y a-t-il vraiment un danger fondant l'importance croissante de la demande de sécurité dans le monde contemporain ? Le tout sécuritaire n'est-il pas dangereux pour notre société ? Si un besoin de sécurité est perceptible, il faut cependant relativiser les dangers qui le justifient ( I ) et modérer les remèdes qui leur sont apportés ( II ) pour ne pas transformer notre société en une société totalitaire telle que décrite par Georges ORWELL dans son ouvrage 1984. I. [...]
[...] De nouvelles solutions L'Etat a apporté de nombreuses réponses au sentiment d'insécurité du citoyen, la plus ambitieuse étant celle de la police de proximité. Cette police mise en place dans plusieurs sites se veut plus proche des administrés pour leur apporter une aide plus adaptée mais aussi pour les rassurer. Une présence policière est généralement dissuasive bien que parfois elle ne suffise pas à maintenir le calme notamment dans des quartiers dits chauds où la police ne représente plus l'autorité mais l'ennemi. [...]
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