On parle de culte en ce sens où il s'agit de la religion majoritairement pratiquée par le peuple et c'est donc le lien entre religion et sociétés qui apparaît. La problématique du rôle des Eglises dans l'Etat se double en effet, en filigrane, des rapports que la religion entretient avec les sociétés. Alors que la religion est véritablement un élément central de la formation même d'un Etat, c'est une croyance à priori individuelle, ce qui entraîne le paradoxe suivant à savoir : Comment l'Etat, qui est la chose de tous, peut-il être confessionnel ? Au nom de quoi la religion peut-elle prétendre s'immiscer dans l'Etat, entraînant avec elle l'immixtion de la sphère privée dans la sphère publique ?
[...] La permission ou non par la loi, c'est à dire la légalisation, d'avorter est en effet à l'heure actuelle un sujet des plus conflictuels dans les rapports Etat-Religion. En effet, que ce soit en Irlande, en Belgique ou en Allemagne, cette question soulève encore bien des passions, compte tenu de la position radicale adoptée par les Eglises. C'est véritablement le décalage entre l'évolution de la société et la tradition morale chrétienne qui amène les Etats à s'arroger une plus grande indépendance. [...]
[...] Après avoir donc évoqué la logique de sécularisation, il convient de s'attarder sur la logique de laïcisation, qui trouve son expression uniquement dans des pays à tradition catholique. En effet, l'Eglise catholique poursuit un projet universel de prise en charge globale de la société, de sorte qu'elle tend à se développer de façon transnationale en se posant comme véritable concurrente de l'Etat, comme un véritable contre–pouvoir, selon l'ancienne distinction déjà abordée dans les exposés précédents du glaive spirituel qui cherche à étendre son emprise sur le glaive temporel. [...]
[...] une laïcisation poussée qui a abouti à une séparation stricte de l'Eglise et de l'Etat. Cette modération dans l'application de la laïcisation ne se retrouve pas au Portugal ni, bien évidemment en France, où cette évolution a été poussée jusqu'à son aboutissement ultime de séparation stricte de l'Eglise et de l'Etat. Depuis la Révolution française, la jeune République française s'affirme politiquement à travers un anticléricalisme virulent et des réformes laïques d'une grande importance pour la maturation du régime politique. En effet, la IIIe République reste le théâtre d'une laïcisation de plus en plus poussée de la société et de l'Etat par les Républicains, qui mettent en œuvre leur programme dès 1879 lors de leur arrivée au pouvoir. [...]
[...] Il convient bien sûr de définir clairement ces deux termes : (F.Champion) - logique de sécularisation : la logique de sécularisation va de pair avec une transformation progressive des différentes sphères de l'activité sociale et de la Religion. L'émancipation de la société à l'égard de la religion s'opère par un évidement du rôle de l'Eglise. Cette logique propre aux pays protestants est limitée dans les pays de tradition catholique de par le caractère transnational de l'Eglise catholique et correspond généralement, de façon schématique aux conflits entre libéraux et conservateurs. [...]
[...] une sécularisation poussée : les régimes de type séparatiste. Les pays dont je vais vous parler maintenant, à savoir les Pays Bas et l'Allemagne, sont des pays pluriconfessionnels ayant également subi un processus de sécularisation qui se révèle aujourd'hui beaucoup plus poussé que dans les Etats précédemment cités, puisque on est arrivé à un système de type séparatiste, même si on se situe toujours dans la logique de sécularisation telle que l'a définie Françoise Champion. C'est principalement le cas de l'Allemagne qu'on utilisera ici pour illustrer ce phénomène. [...]
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