Dissertation philosophique ayant comme sujet : "Peut-on se mettre à la place de l'autre ?". Plan en trois parties avec synthèse comprise. De nombreuses références à des philosophes sont présentées ainsi que des éléments de cours en rapport avec Autrui.
[...] On en conclura donc que se mettre à la place de l'autre n'est pas possible, ce n'est qu'une fiction langagière. Je ne peux que prétendre me mettre à la place de l'autre, ce qui n'est absolument pas édifiant pour lui, bien au contraire. Je le prive (et par la même je me prive aussi) de ce qui rend humain Je le chasse en prétendant me mettre à sa place. Nous terminerons en citant Mounier et en nous accordant avec lui pour dire que la relation à l'autre n'est réellement envisageable que si on le considère comme un sujet libre, tout comme nous, et que nous n'essayons pas d'en faire une chose. [...]
[...] Par ailleurs, la compréhension d'autrui, sa saisie immédiate ne vaut pas dire connaissance ! Souvent je prête à l'autre des pensées, comportements qui s'avèrent par la suite ne pas être les siens. Mes prévisions sont alors déçues car il faut tenir compte des tempéraments. De plus, lorsque je crois saisir l'autre, ce n'est pas forcément lui que j'atteins Malebranche préconise la saisie médiate d'autrui Mais lorsque je raisonne ainsi, je raisonne en vertu de moi. Je rapporte l'autre à moi, c'est à mon analyse subjective que je vais le réduire. [...]
[...] Si nos comportements sont semblables, il ne m'est pas difficile de me mettre à la place de l'autre Enfin, il y a des affects et des désirs communs à tous les hommes. En effet, pour ce qui est du problème de la différence ou de l'identité d'autrui, il semblerait que nous ayons les mêmes affects Tout homme connaît le sentiment de la crainte par exemple. Ce qui varie d'un homme à l'autre, ce ne serait que l'objet de l'affect. La preuve peut être fournie par le rapprochement entre César et Don Juan, qui partagent une même soif de conquêtes, mais le premier militaire, le second amoureuses. [...]
[...] C'est renier ce qu'il est, ce qui fait de lui un sujet libre, une subjectivité, un homme. Cette réduction d'autrui à néant en quelque sorte est en fait une perte de l'identité. Chez Heidegger, dans son texte sur les risques de la culture de clan, cette idée apparaît aussi. Tous sont identiques à force d'être anonymes On a comme un effet de clonage. Le risque est le passage d'un je tu à un on où personne ne se reconnaît. Vouloir se conformer aux autres, se mettre à leur place, c'est risquer la dépersonnalisation. [...]
[...] En bref, peut-on se mettre à la place de l'autre ? Au premier abord, je me sens similaire aux autres, j'ai l'impression de les connaître, de partager de nombreux points communs Se mettre à la place de l'autre semble alors à la portée de tout un chacun. D'abord, l'être humain a tendance a procéder par analogie : tel je suis, tel est l'autre pourrait d'ailleurs résumer cette attitude. Parce que je connais la façon dont j'extériorise mes émotions (honte, tristesse, colère) et que je vois les expressions d'autrui qui correspondent aux miennes en de pareilles situations, je vais conclure à une émotion identique. [...]
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