Se faire plaisir, maîtrise de soi, imprévisibilité, plaisir intense, être de plaisir par essence, origine de son plaisir, homme
Blaise Pascal dans Discours sur les passions de l'amour affirmait « l'homme est né pour le plaisir : il le sent, il n'en faut point d'autre preuve ».
L'homme est donc un être de plaisir par essence. Mais comment le plaisir lui est-il accessible ? Le plaisir doit-il être une quête ou bien recherché de façon désintéressée ? Autrement dit, comment faut-il se faire plaisir ?
[...] En effet, les plaisirs intellectuelles nous surprennent souvent et par ce biais nous procurent un plaisir immense qui se rapproche de la félicité. Il n'est pas rare qu'un bibliophile se laisse perdre dans une bibliothèque, et se laisse porté par ses pensée, qu'un mathématicien soit surprit de la simplicité déconcertante de la solution d'une équation qu'il avait cherché des mois durant, ou encore qu'un physicien soit étonné de sa propre découverte dans le monde de la physique quantique. Les plaisirs pures sont donc de loin les meilleurs pour se faire plaisir, mais leur accès nécessite un travail long et acharné. [...]
[...] Les plaisirs viennent à nous de façon imprévisibles et nous ravisse donc bien plus que s'ils étaient attendus depuis longtemps. Enfin nous profitons plus d'eux car nous oublions un temps soit peu les conséquences néfastes de la réalisation de certains désirs, d'autan plus que les désirs les plus intenses sont aussi les plus dangereux. En cessant d'utiliser notre capacité de raisonner, nous perdons alors le contrôle de nous même, nous sommes alors dans l'incapacité de nous faire plaisir. Dans cette situation, c'est l'objet même de nos désirs qui nous fais plaisir. [...]
[...] Autrement dit, comment faut-il se faire plaisir ? Si l'action d'éprouver un état de contentement est naturelle, nous verrons que sa poursuite l'est tout autant, et que l'homme, tel un prédateur, se doit d'identifier et de choisir sa proie, son désir, puis la poursuivre, et qu'en tant que tel, par la maitrise de lui même, il doit être à l'origine de son plaisir. Cependant, le plaisir est d'autant plus intense qu'il advient de façon inopiné et que par là même, il échappe au contrôle du sujet et peut même inverser la relation de domination en s'emparant de lui. [...]
[...] Or celui ci possède un avantage de poids par rapport aux autres espèces animales : il est doué de la faculté d'imagination mais aussi de raison. Ces deux dispositions en interagissant peuvent lui permettre de choisir voire même de créer un désir de toute pièce (c'est le principe du marketing qui peut être définit : L'ensemble des actions ayant pour objectif de prévoir ou de constater, et le cas échéant, de stimuler, susciter ou renouveler les besoins du consommateur) puis de le réaliser. L'homme est potentiellement maître de ses désirs en les modelant comme bon lui semble et peut donc se faire plaisir. [...]
[...] La figure de l'âne de Buridan qui ne peut choisir entre se nourrir et boire car situé exactement entre une source de nourriture et un point d'eau, décède finalement, démontre assez bien l'absence de raison chez l'espèce animale. Par conséquent, l'homme est le seul qui puisse se faire plaisir, par ses propres moyens, en usant de la raison et de l'imagination. Cela implique t-il que l'animal ne peut se faire plaisir ? N'est-ce pas lui qui satisfait ses besoins lorsque celui a faim ? [...]
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