Si l'essor de la science ne date pas du XXe siècle, ses progrès ont toutefois pris un caractère nouveau, dû à la fois à un sentiment d'accélération vertigineuse des découvertes, et aux possibilités nouvelles qui sont désormais offertes à une population devenue très réceptive aux nouveautés.
Le terme science peut se définir comme un ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de fait, d'objet ou de phénomènes obéissant à des lois vérifiées par des méthodes expérimentales. Il s'agit ainsi d'une recherche constante de découvertes, de nouveautés et donc de progrès. Mais le progrès revêt deux sens. Il désigne, selon un sens ancien, une amélioration aidant l'homme à accéder au bonheur. Mais dans un sens strict, il détient aussi un double visage. Il peut être à la fois compris comme une amélioration et un danger, car le progrès non maîtrisé mène à de graves dérives.
Ainsi, pendant longtemps, il existait un lien intrinsèque entre la science et le progrès. En effet, la science menait au progrès. Elle a, de ce fait, permis à l'homme de s'extraire de la nature et d'améliorer ses conditions de vie. Mais aujourd'hui, ce lien est remis en cause en raison des dérives auxquelles l'idéologie du progrès a abouti. Pour autant, la science comme le progrès sont nécessaires dans une société évolutive et démocratique, de sorte qu'il semble utile de refonder ce lien historique autant de l'idée d'éthique.
[...] la science a permis d'étendre le progrès à d'autres domaines Si la science a d'abord permis le progrès technique, elle a également amené à d'autres progrès tout aussi importants. D'une part, la science a conduit à un progrès social, matérialisé par la lutte de plus en plus efficace contre la mort. La peur de la mort et la problématique posée par son corollaire, le salut éternel, ont dominé la représentation des mentalités collectives pendant plusieurs siècles. Dans la peur en Occident, l'historien Jean Delumeau a souligné l'importance de la science dans la disparition de certaines peurs. [...]
[...] Science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait déjà Rabelais. Mais, il ne faut pas se cacher qu'une des difficultés consiste à faire émerger une éthique à la fois intemporelle et en phase avec son époque. Est- il possible de dégager les préceptes minimaux d'une éthique humaniste ? Le problème est délicat, car la démocratie n'est pas en soi un barrage suffisant pour empêcher les dérives de l'éthique et partant du progrès. L'ascension d'Hitler au pouvoir en 1933 montre les limites de l'esprit de résistance face aux atteintes à a liberté. [...]
[...] Ainsi, la science a mené l'homme vers le progrès et a amélioré ses conditions d'existence, à tel point que la foi dans le progrès scientifique semble inébranlable. Ernest Renan disait, à ce propos, qu'autrefois, on parlait de droit, de religion, de politique, de poésie de façon absolue, maintenant tout est considéré comme en voie de se faire Pourtant, la science peut conduire à un progrès dangereux et non souhaité, de sorte qu'il est apparu nécessaire d'encadrer les progrès scientifiques. II/,mais la relation intrinsèque entre le progrès et la science a été remise en cause par l'avènement de l'idéologique, ce qui conduit à rechercher un rapport apaisé entre science et progrès le progrès est aujourd'hui perçu avec méfiance, car l'idéologie visant à l'instituer comme une fin en soi a conduit à de graves dérives Ainsi, seule l'éthique semble en mesure de refonder le lien originel entre science et progrès les dévoiements d'une idéologie du progrès qui l'instituerait comme une fin en soi L'idéologie du progrès obligatoire est, en effet, lourde de conséquences. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, susceptible d'être manipulée par les dictateurs sans conscience ou de nuire involontairement parce que l'on a négligé de prendre certaines précautions, la science a aujourd'hui perdu son innocence. La nature même du progrès scientifique fait ainsi apparaître un besoin de règles éthiques susceptibles de l'encadrer. Toutefois, ces règles ne sauraient constituer un frein à toute recherche. refonder un rapport apaisé autour de l'éthique Le progrès ne suffit pas à assurer le bonheur humain. L'explosion du progrès technologique qui caractérise le XXème siècle est contemporaine d'une réelle perte de confiance dans l'avenir et d'un retour de l'irrationnel. [...]
[...] L'idéologie du progrès a en effet, conduit l'homme à modifier les équilibres naturels, dans le but d'accroître sa domination. Paul Claudel, un ambassadeur français, écrira, à ce titre, que la poule errante et aventureuse est désormais gavée artificielle et sa ponte est devenue mathématique et la vache est un laboratoire vivant qu'on nourrit par un bout et qu'on trait à l'électricité par l'autre De même, les équilibres écologiques sont menacés par la capacité destructrice de l'homme. Les accidents technologiques majeurs de Seveso et Tchernobyl en 1986, la catastrophe écologique de l'Amoco Cadiz en 1978 sont autant d'exemples du progrès non maitrisé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture