Dans ce sujet, il semble que l'on veuille interroger le lien entre la science et les domaines opposés que sont le réel et la raison. On cherche en effet à comprendre quelle relation entretient cette valeur avec les faits réels et l'esprit humain, mais surtout, si celle-ci présente nécessairement un lien avec l'aspect concret du Monde, c'est à dire : qu'en est-il de la science hors du champ réel ?
On a tendance à penser que la science regroupant un ensemble de connaissances, de savoirs, est une discipline qui se pratique, comme il est justement le cas de le dire, dans un laboratoire, sur une feuille d'exercice, à travers des essais, c'est-à-dire qu'elle naitrait de l'idée originelle proposée par un Homme qui aurait cherché par la suite à l'appliquer, à la confronter à une position concrète, observable, mesurable, palpable par l'Homme lui-même dans la nature. Il désire en cela mettre « à l'épreuve » la production de son esprit pur, par des analyses, des expériences véritables, dépassant sa réflexion pure. Mais une logique inverse semble aussi se confirmer : par des essais, au moyen d'exemples divers et concrets, l'Homme peut mener une réflexion vers des lois plus générales. En effet, on emploie couramment l'expression « science expérimentale », ce qui semble bien correspondre à des compétences intellectuelles vérifiées par la pratique, par les faits, des preuves (et inversement, des preuves menant à la concrétisation d'une idée globale) et ce qui pourrait s'opposer à une réflexion intellectuelle pure ne bénéficiant pas d'une vérification matérielle.
Par exemple, la légende qui veut expliquer la façon dont Newton est parvenu à comprendre la gravité s'appuie bien sur un fait observable dans la nature : c'est en effet, car il aurait vu une pomme tomber d'un arbre que ce dernier serait parvenu à la conclusion de cette loi terrestre. On peut alors supposer que ce serait bien le réel, l'expérience vécue, la vérité palpable par l'Homme qui permet la naissance et la concrétisation (comme il est justement cas de le dire) d'une idée nouvelle.
[...] On peut citer par exemple la métaphysique. Malgré tout, il ne semble pas évident de leur ôter ce titre, car leurs raisonnements théoriques semblent pourtant pouvoir correspondre avec le réel. Quant à elles, leurs compétences portent sur la raison propre de l'Homme uniquement. Par exemple, en partant de l'idée admise en mathématiques que tout triangle rectangle a le carré de son hypoténuse égal à la somme des carrés de ses deux autres côtés, alors, je peux penser, imaginer tout triangle rectangle sans avoir nécessairement à le tracer, à le visualiser sur un support ni le mesurer, pour savoir que cette propriété serait vraie pour lui aussi. [...]
[...] En effet, notre esprit, c'est bien ce filtre du contenu psychique selon des concepts préacquis, selon notre volonté pure. Elle consiste en une croyance, et est incapable de coïncider avec le réel : ce n'est qu'une pure imagination faite de présupposés, mais plus particulièrement de désirs. Pourtant, on ne peut renoncer à la production de ces illusions par l'Homme, car c'est justement cette raison qui lui est particulière, créant ces erreurs portées par des désirs, mais qui ne peuvent disparaitre même si on en prend conscience. [...]
[...] Il faut donc que celle-ci puisse relever de l'ordre du réel et de l'ordre du possible. Pour remédier aux fautes établies dans la métaphysique lors de l'observation des principes et des concepts de base, Kant nous propose de réfléchir à ce qu'il nomme le schématisme transcendantal C'est à dire, qu'il y dans l'élaboration de la science, une nécessité aux représentations, à la mémoire des concepts, des objets, et pour cela, il faudrait alors penser à un remplacement des concepts purs de l'entendement, qui ne peuvent s'appliquer tels quels aux objets de l'expérience au risque de relever de l'absolu, par des structures entre l'entendement et la sensibilité. [...]
[...] De cette façon, elle se contredirait en produisant spontanément des apparences de savoirs. Elle poserait des jugements logiques, mais qui s'opposeraient à eux-mêmes. Au sein de ceux- ci, on peut citer par exemple quelques paralogismes : ce sont des raisonnements qui semblent corrects à première vue, mais qui se révèlent faux lors de certaines de leurs applications. Par exemple, on peut très bien entendre toutes les voitures ont cinq portes or, l'objet pensé est une voiture donc, l'objet pensé a cinq portes Au départ, rien ne vérifie le fait que toute voiture possède cinq portes, car ce n'est pas un concept même compris dans la représentation d'une voiture de façon générale, ce n'est pas une caractéristique à proprement parlé de cet objet. [...]
[...] La mise en place du sens par l'entendement Finalement, il semble que la raison soit le point de départ de la production d'idées, elle serait même primordiale, essentielle pour la production de savoirs, et surtout pour dépasser les limites du sensible dans l'expérience. Selon Einstein dans La Méthode expérimentale et la Philosophie de la physique, c'est la raison qui commande les savoirs, car c'est la faculté les principes. C'est elle qui fonde l'hypothèse et la logique dans le raisonnement. C'est l'entendement qui forme le sens, sans recours au réel. Elle met en place les objets pensés, leur représentation dans l'esprit humain. La raison serait alors la capacité à produire spontanément et a priori des concepts, c'est à dire, sans appui sur l'expérience. [...]
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