La recherche de la vérité apparaît comme à la fois un désir et une nécessité pour l'homme qui a pour cela inventé la science. La vérité peut également être désignée par le terme d'objectivité en ce sens qu'elle correspond à ce qui ne dépend pas de la subjectivité propre à chacun des individus mais relève au contraire du domaine de l'universel et du nécessaire, c'est-à-dire de ce qui est valable partout et toujours.
C'est donc sur la recherche de la vérité en tant qu'objectivité pour expliquer le fonctionnement du réel que se fonde la démarche scientifique. Il existe cependant différentes manières de concevoir cette démarche, selon qu'elle se fonde sur des théories rationnelles comme idées abstraites, générales et formelles, ou sur des faits empiriques de l'ordre du concret.
On peut donc se demander si l'objectivité en science provient plutôt des théories ou au contraire des faits (...)
[...] Mais ne pourrait-on pas penser que la science, si elle se fonde uniquement sur des théories, est limitée dans la mesure où elle semble alors d'une certaine manière éloignée du réel dont elle prétend rendre compte ? Nous allons donc à présent montrer en quel sens on peut inversement dire que l'objectivité scientifique doit plutôt s'attendre des faits. C'est en effet ce que prônent les empiristes, en particulier à l'époque moderne, en s'opposant à la fois aux Grecs et à leurs contemporains rationalistes. [...]
[...] Si la technicisation de la science semble bien mettre en évidence la primauté des faits, et non plus des théories dans la recherche de la vérité, on peut remarquer aussi qu'elle met en place une première voie vers la relation existant en science entre théories et faits. Nous pouvons donc voir que, au-delà des conceptions de la science qui serait à première vue soit fondée uniquement sur des théories, soit uniquement sur des faits, théories et faits sont finalement indissociables dans la démarche scientifique. [...]
[...] L'objectivité en science doit donc bien s'attendre à la fois, et indissociablement, des théories et des faits. Enfin nous pouvons montrer que l'objectivité dans la recherche scientifique de la vérité dépend des théories comme des faits en nous appuyant sur les idées défendues par le philosophe Kant. Ce dernier montre en effet dans la Critique de la raison pure que la recherche de la causalité (c'est-à-dire des causes de l'univers) se fonde à la fois sur théories et faits. Il convient de remarquer que le titre de l'ouvrage lui-même met en évidence le fait que la recherche de l'objectivité ne dépende pas uniquement de la raison pure Selon Kant, le raisonnement scientifique permettant d'atteindre la vérité est celui du jugement synthétique a priori. [...]
[...] Ainsi, si le fait de mettre la main dans le feu nous brûle, l'esprit en conclut qu'il se passe la même chose à chaque fois que l'on met la main dans le feu. Si on le perçoit, c'est que c'est vrai. On a donc bien ici selon les empiristes une certaine mise en valeur, une certaine réhabilitation des faits ponctuels et perçus sensiblement comme point de départ pour concevoir la vérité objective. On a donc plutôt ici affaire à un raisonnement de type inductif : on part d'un fait particulier pour aller vers un principe universel qui vaudrait donc comme connaissance objective. [...]
[...] L'objectivité doit donc s'attendre à la fois des théories et des faits. On peut donc tout d'abord voir que les deux sont reliés par une troisième voie possible pour atteindre l'objectivité en science qui est celle de l'expérimentation, ou méthode expérimentale. Cette méthode permet en effet de faire nettement le lien entre raison et expérience : l'on fait concrètement, sensiblement, l'expérience du réel en s'appuyant donc sur les faits, pour vérifier des théories issues de la raison. C'est ainsi Pascal qui dans sa Préface sur le Traité du vide invente le concept de la démarche scientifique expérimentale : en partant de ce qu'il appelle un fait polémique (à savoir ici la question de l'existence ou non du vide, remettant en cause le principe aristotélicien de la scolastique traditionnelle de l'époque selon lequel la nature a horreur du vide le scientifique émet des hypothèses qu'il va s'agir de vérifier par l'expérimentation. [...]
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