Les termes de science et d'idéologie semblent opposés au premier abord et ne semblent pas avoir de choses en commun. En effet, par science, on entend communément toute connaissance élaborée à partir de l'analyse et la compréhension rationnelle et objective alors que l'idéologie constitue un ensemble plus ou moins systématisé d'idées, d'opinions, de croyances, constituant une doctrine (ensemble des croyances ou des opinions professées par une religion, une philosophie, un système politique, une école littéraire...), qui influence le comportement individuel ou collectif. Elle constitue un savoir à prétention objective (elle se prétend objective) et une croyance dogmatique, fondés sur des principes généraux, voués à l'explication et à la représentation réelle. Ainsi la science apparaît comme objective alors que l'idéologie est davantage subjective car professée par un certain groupe social, par des personnes ; elle relève de la croyance (...)
[...] D'une part, elle forme un système d'interprétation définitive du monde, elle affiche une prétention omnisciente et omni-explicative de celui-ci, qu'il s'agisse des événements passés ou futurs. D'autre part, elle affirme son caractère irrécusable, infalsifiable. Elle n'est jamais prise en défaut et s'émancipe de la réalité. Une autre caractéristique de l'idéologie est son «logicisme son aptitude à se doter d'une cohérence interne, à intégrer en permanence la contradiction dans un processus logique. L'idéologie de ce point de vue, écrit Arendt, est exactement ce qu'elle prétend être : la logique d'une idée. [...]
[...] Tant l'idéologie que la science sont des productions socio- historiques d'une époque donnée. La science est influencée par des déterminations créatrices d'idéologie En retour, science et idéologie transforment la société dont elles sont le résultat en ce sens que le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur vous donnera la société avec le capitalisme industriel (K.Marx, Misère de la Philosophie, deuxième observation B. La science constitue un moyen pour l'idéologie de se développer La science est instrumentalisée par l'idéologie qui dépasse le simple rôle fondateur qui lui était jusque là octroyé. [...]
[...] La science par ses (r)évolutions suppose un principe de perfectibilité de ses découvertes qui ne sont jamais définitives. Elle est un antidote à tout ce qui est immuable, rien n'étant jamais définitif : à l'inverse de l'idéologie, la science peut accepter la remise en cause de ses découvertes et applications par le biais de l'esprit critique qui refuse l'ensemble de ce qui constitue un donné a priori pour le soumettre au libre examen. De tels changements ne peuvent s'effectuer que dans le cadre d'un débat démocratique transparent, étayé par des arguments rationnels. [...]
[...] La science comme idéologie constitue l'ultime stade de la loi des trois états de Comte. Selon cette loi, l'esprit humain est théologien en sa jeunesse, métaphysicien en son adolescence et positif en sa maturité. L'état positif est l'âge de la science. Ce qui le caractérise est le fait de renoncer à la connaissance de l'absolu (les causes premières ou finale) et de se contenter du relatif, cad de l'établissement, grâce à l'observation et à l'expérience, des relations constantes entre les phénomènes. [...]
[...] Déjà, sous les Lumières, l'engouement pour la science, demeurât-elle encore empirique, était motivé par la foi qui était placée en elle, la faisant apparaître comme le plus efficace facteur d'émancipation de l'ensemble de l'humanité en marche vers un futur radieux. [...]
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