La science fait-elle progresser l'humanité ?

Thèmes abordés

science, humanité, rationalité scientifique, René Descartes, Discours de la méthode, esprit humain, progrès

Résumé du document

En comparant le progrès technique à une « hache que l'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe », Albert Einstein soulignait avec humour les applications parfois hasardeuses des progrès scientifiques qui jalonnent le développement humain. Si les progrès scientifiques ont souvent été la source d'une amélioration des conditions de vie, ils ont également permis un perfectionnement des armes et de la guerre. On peut ainsi se demander si la rationalité scientifique et l'avancement technique qui s'en accompagne doivent être interprétés comme la réalisation propre de l'être humain, ou au contraire comme sa dénaturation.

Extraits

[...] En cela, les deux conceptions ne s'opposent pas irrémédiablement. Conclusion L'esprit de conquête qui peut sembler se dégager du Discours de la méthode, de même que les conséquences qu'il semble avoir eu pour les hommes si l'on en croit Rousseau pourrait laisser entendre que la rationalité scientifique et les progrès techniques qui en découlent font le bonheur de quelques uns et le malheur de la majorité. Le risque serait donc qu'en se rendant « maître et possesseur de la nature » (Discours de la méthode, 1637), l'homme se rende aussi possesseur de ses semblables. [...]

[...] Dans cette conception donc, l'homme est appelé à s'extirper de son état premier d'absence de savoir pour favoriser le développement de l'esprit au moyen d'une conservation de la vie entendue dans son sens biologique. Le progrès est synonyme d'une dénaturation de la bonté originelle de l'homme A l'inverse, chez Rousseau, l'état premier d'absence de savoir - qu'il nomme l'état de nature - n'est pas associé à la notion de vulnérabilité, mais au contraire à une forme de bonté naturelle qui caractériserait les hommes qui n'ont pas encore fait société. [...]

[...] La science fait-elle progresser l'humanité ? Introduction En comparant le progrès technique à une « hache que l'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe », Albert Einstein soulignait avec humour les applications parfois hasardeuses des progrès scientifiques qui jalonnent le développement humain. Si les progrès scientifiques ont souvent été la source d'une amélioration des conditions de vie, ils ont également permis un perfectionnement des armes et de la guerre. On peut ainsi se demander si la rationalité scientifique et l'avancement technique qui s'en accompagne doivent être interprétés comme la réalisation propre de l'être humain, ou au contraire comme sa dénaturation. [...]

[...] C'est la raison pour laquelle le développement de la rationalité scientifique pose en creux la question du cadre social dans laquelle elle s'exprime. Il s'agit là d'une question politique : dans quelle mesure un système politique peut-il permettre que la réalisation de l'être humain via l'avancement technique bénéficie au plus grand nombre ? [...]

[...] La démarche adoptée par Descartes s'inscrit dans le projet de constituer une méthode rigoureuse afin que l'esprit puisse progresser de manière sûre dans l'analyse de ce qui l'entoure. C'est la raison pour laquelle la rigueur constitue selon lui la garantie d'un savoir pratique applicable aux défis concrets rencontrés par les humains, au premier rang desquels il place la santé et la conservation du corps. C'est le sens de la 6ème partie du Discours dans laquelle Descartes affirme que ces savoirs doivent avoir pour destination « la conservation de la santé ( . [...]