Sciences humaines et arts, science est-elle déterministe, sciences humaines, science déterministe, incertitude, connaissance scientifique, connaissance des causes, prédictibilité en science
« Les évènements actuels ont avec les précédents une liaison fondée sur le principe évident qu'une chose ne peut commencer d'être sans une chose qui la produise » (Laplace, essai philosophique sur les probabilités).
Profondément déterministe, la théorie laplacienne suggère pour la première fois une approche mécaniciste du monde : chaque phénomène est le résultat d'une loi causale, d'une « réalité qui exerce une influence sur le devenir » et que nous appellerons plus tard « effet ». Si l'on en croit cette hypothèse, la nature serait une sorte de royaume de la nécessité dans lequel rien n'est jamais laissé au caprice ou à la liberté : chaque évènement est préalablement déterminé, réduit en des termes entre lesquels il n'y a de place pour aucune oscillation. Une telle approche du macrocosme ne saurait donc envisager la plus infime part de hasard et de coïncidence dans l'évolution des phénomènes - chacun d'entre eux représentant une nécessité absolue dans le rouage et le mécanisme du monde physique. L'essence du déterminisme figure donc, de manière générale, dans toutes les choses qui ne peuvent appréhender le monde qu'en vertu des lois causales qui le rendent véritablement cohérent : cette théorie occupe d'ailleurs une place de choix au sein de l'épistémologie moderne et pose un problème fondamental : celui de la prévisibilité de principe des phénomènes.
[...] Rappelons également que nombreux sont les scientifiques déterministes à user des probabilités : L. Boltzmann, par exemple, aborde l'étude du comportement des gaz et s'aperçoit qu'il faut faire usage du calcul des probabilités, lequel permet d'établir un lien entre des concepts macroscopiques (pression, température, viscosité) et les descriptions microscopiques : c'est la naissance du déterminisme statique. Laplace lui-même s'essaiera à une étude sur ces nouvelles pratiques, compatibles avec la philosophie déterministe en science : Le calcul des probabilités permet à la science de ne pas se limiter à une seule conclusion, c'est un postulat d'après les chances qu'un évènement se produise. [...]
[...] Dans les sciences empiriques l'observation n'est d'ailleurs que passive, elle déclenche le processus mais c'est l'expérimentation qui récolte les fruits du travail. L'observation est donc souvent reléguée au second plan, et reste subjective (volonté de chercher qqch et subjectivité du regard avec lequel on considère les éléments). Les sciences empiriques observent les phénomènes avant de les expérimenter, mais n'observent pas les lois, les rapports de causalité qui agissent entre eux = il est impossible pour l'esprit humain de percevoir les interactions causales, bien qu'elles soient scientifiquement et mathématiquement compréhensibles Or, peut-on réellement établir une science, dont le mot d'ordre reste l'observation, sur une chose qui par nature est inobservable ? [...]
[...] Avant le choc, une boule est au repos, pendant que l'autre se déplace. Après le choc, les deux boules sont en mouvement (ou les rôles sont inversés entre les deux boules, selon les cas). L'explication classique consiste à dire que le mouvement de la première boule a causé celui de la seconde, et cette affirmation nous semble justifiée par notre observation. Faux, répond Hume ! A aucun moment nous n'avons observé la relation de causalité, c'est-à-dire la production du mouvement de la seconde boule. [...]
[...] Le concept d'explicabilité ne peut donc se réduire à celui de causalité. Mais contre-sens sur le déterminisme = ce n'est pas une théorie qui identifie précisément l'explication scientifique et l'explication causale= c'est une théorie qui s'appuie sur une connaissance des causes pour forger une explication scientifique des phénomènes qui conduirait à leur prédictibilité. Le concept de déterminisme n'est pas équivalent à celui de causalité, car il stipule quelque chose de complémentaire. Alors que le concept de causalité introduit une certaine régularité dans les phénomènes (enchaînement causal associé à un ordre d'intervention dans le temps), le déterminisme classique ajoute l'idée que le futur est entièrement déterminé par le passé. [...]
[...] Comme nous l'avons précisé en introduction, toute science dont l'objet reste indéterminé ne saurait être elle-même déterministe, cela va de soi. Une chose qui possède un libre arbitre les êtres vivants ? Cela reviendrait à adopter une conception purement vitaliste (tout ce qui est vivant n'est pas déterminé). Mais les animaux possèdent-ils réellement un libre arbitre ? Non, les actions animales sont déterminées par leur instinct primitif : un renard qui ère dans les bois n'est pas là par hasard, il cherche de quoi se nourrir. [...]
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