À la lecture du sujet, on aurait tendance à penser que la science, discipline à l'origine du savoir, des connaissances effectives, et constamment à la recherche de la vérité, des lois réelles qui régissent notre Monde, par le biais de méthodes et de théories, aurait un souci à se lier à la religion. On peut penser même qu'elle s'imposerait un véritable paradoxe qui risquerait son discrédit total.
En effet, la religion est perçue comme une discipline se rapportant à toutes sortes de croyances, de pensées, d'opinions « imaginaires », à l'apparence fictive puisque dépassant le simple domaine de la réalité perceptible. Dans la religion, il est même question « d'au-delà », ce qui peut signifier, pour la connaissance de celle-ci, de se référer à des concepts, des « preuves » qui ne peuvent être tirées du Monde réel, de l'expérience contrôlable.
Dans cette même idée, on aurait alors une difficulté à imaginer une science liée de près à quelque religion : si elle devait se baser sur des idées qui ne peuvent être validées par l'expérience, alors elle ne pourrait revendiquer son titre de science. Ainsi, on peut alors penser qu'une science fondée sur des pensées qui ne peuvent trouver de preuves palpables dans le domaine du réel ne serait en fait qu'une idéologie peu crédible, mystique.
À l'inverse, si l'on cherche à penser une science totalement déconnectée de toute religion, de toutes pensées et croyances non fondées sur des faits concrets et démontrables, il faut accepter que l'institution scientifique, dans son bagage de connaissances de notre Monde, ne peut se confronter à certains concepts tels que la morale, la conscience, la liberté, l'âme de tout être humain.
Pourtant, malgré cette impossibilité à expliquer ceux-ci, les scientifiques ne peuvent pourtant démentir totalement leur existence.
[...] Leibniz quant à lui, annonce une conformité de la raison et la foi car ces deux ne pourraient être totalement incompatibles ou contraires, du point de vue où leur quête de l'authenticité de la vérité est identique. Ainsi, religion et science seraient deux passerelles vers la vérité, deux marches pieds, qui pourtant possèdent de nombreuses limites l'une comme l'autre, et qui, face à l'immensité de la vérité, ne peuvent que s'en rapprocher. Conclusion La séparation délicate entre les domaines scientifiques et religieux, du croire et du savoir dans l'élaboration de la vérité permet de refléter la division complexe de l'être humain lui-même, par son aspect phénoménal, déterminé par des lois causales, et le nouménal, de sujet moral. [...]
[...] SPINOZA nous permet alors de mettre en évidence les différentes contradictions religieuses à l'origine du rejet du fait religieux dans le domaine de la science. En effet, selon lui, la connaissance rationnelle, infuse, intellectuelle, n'est accessible que par le philosophe. Pour comprendre l'unicité du monde, il faut adopter un regard profane et user de la prééminence seule et unique de la raison, car c'est la science qui façonne les idées et institutions, qui permet la découverte, notamment par l'observation et l'usage de la raison, des faits et lois du Monde. [...]
[...] De plus, à l'opposé de la science qui se veut la plus réaliste et objective possible, la religion impose à l'Homme des changements dans sa nature. D'une part, la vérité de certains concepts diffère selon les religions même si leurs bases sont identiques : la personnalité du Dieu souverain change, tout comme les codes moraux et les lieux de recueillement (le livre sacré n'est pas unique, l'Église n'est pas universelle et le dieu absolu varie). Mais aussi, la religion transforme des objets en objets intelligibles afin de satisfaire son idée d'un au-delà (paradis au ciel, enfer sous terre, etc.), d'un arrière monde surnaturel sacré. [...]
[...] Soit, la croyance se lie à la science dans son travail de recherche au risque d'une perte de l'usage de la raison par l'apprentissage et la détermination d'un savoir hasardeux, approximatif et illusoire ; soit la science se détache totalement de toute croyance, mais se voit limiter par la petitesse des preuves réelles face à l'immensité de la vérité. III. Oui et non, la science et la religion se distinguent, mais se complètent Afin de sauver la croyance, mais aussi la raison, il faut établir certaines distinctions dans les sens employés qui ont pu conduire à des absurdités précédemment, notamment à cause de la subjectivité naturelle de l'Homme, posant de nombreuses conditions dans l'élaboration d'une vérité objective. Quel que soit le domaine, des précisions sont à rajouter. [...]
[...] En fait, la morale serait plutôt un caractère contenu dans l'Homme, dans son esprit propre, du fait de son comportement social, et non pas issu de croyances religieuses, puisque mêmes dans les écrits religieux, là où il semble que la foi se lie à l'amour du Monde et des autres, et à la paix débouche pourtant parfois la violence (il suffit de penser aux guerres de religion). De plus, dans l'idée inverse, on peut penser que le pouvoir politique et moral de la religion pourrait nuire aux Hommes, car empêche la pensée individuelle, la liberté, et entraîne le conflit. Enfin, si la condition humaine devait se résoudre à être soumise par ses émotions dirigées par un seul être, ne serait-il pas qu'elle soit dépourvue de sens ? [...]
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