Dans la société actuelle, l'entreprise scientifique et plus généralement la science sont considérées comme source de connaissance, son objet serait alors de rendre compte du réel et d'approfondir notre savoir quant au monde qui nous entoure. Pourtant, il s'est vu dans de nombreux cas que la représentation du réel que nous offre la science par l'intermédiaire de ses découvertes n'est pas toujours véritable, et le protocole scientifique est alors évidemment remis en cause.
Dès lors, cette reconsidération scientifique invite l'homme à se pencher sur les manières dont la science accède à la soi-disant « vérité vraie » : le savoir est-il le fruit de découvertes ou bien est-il véritablement construit ? Quels rôles jouent l'expérience et la théorie dans l'accès à ce savoir ? Et enfin, puisque la véracité de la connaissance scientifique reste relative, quel rapport la science entretient-elle avec la vérité ?
[...] La science découvre son objet. La science construit son objet. La science entretient un réel théorisé, satisfaisant qui s'éloigne de la réalité. Conclusion. [...]
[...] C'est ainsi que Kuhn, dans La structure des révolutions scientifiques propose un modèle structuré et clair selon laquelle la science serait en perpétuelle construction. En effet, la science dite normale, serait le point de départ de toute évolution et s'efforcerait de conserver le paradigme sur lequel elle repose : modèle qui propose une vision cohérente du monde, selon l'avancée scientifique du moment. C'est alors que l'arrivée d'une ou plusieurs théories novatrices qui réfutent les précédentes, plonge la science dans un état de crise et amorce alors une véritable révolution scientifique où les deux théories se confrontent. [...]
[...] Pour illustrer ce concept, on peut citer l'exemple des révolutions scientifiques qui eurent lieu entre le 15ème et le 18ème siècle : ces bouleversements ont bel et bien fait passer la science d'un paradigme à un autre, où entres autres la terre ne serait plus le centre du monde. Ce perpétuel mouvement scientifique témoigne de la véritable construction de l'objet scientifique. Toujours dans l'optique d'une construction perpétuelle, voici un exemple témoignant bien de la position de la science face à son objet : l'expérience de Claude Bernard qui démontra l'existence de la fonction glycogénique du foie, à savoir la synthèse du glucose. [...]
[...] En outre, un autre obstacle épistémologique non négligeable est la critique des sceptiques quant à la précipitation des savants qui admettent plausibles des découvertes bien trop rapidement. En effet, selon Sextus Empiricus, on ne peut prétendre atteindre avec certitude la vérité et l'Homme ne peut juger lui-même de la rectitude de ses expériences. Ainsi, même si le scepticisme ne peut réellement constituer une doctrine solide, en ce sens qu'il y règnera toujours une contradiction (ex : je sais qu'aucune connaissance n'est vraie le scepticisme se réfute ici lui- même), il met en lumière le fait que même l'alliance des théories et de l'expérience ne permet pas aux sciences de découvrir la vérité Les platoniciens et les doctrines se basant sur l'expérience sensible ne peuvent donc en aucun cas rendre compte du réel et la science ne découvre donc pas son objet. [...]
[...] On pourrait dès lors émettre l'hypothèse que la science, au lieu de construire son objet, tendrait plutôt à construire une réalité plus satisfaisante que véritable. Il est vrai en effet, que les théories scientifiques sur lequel repose le paradigme actuel se réfèrent à des entités presque inobservables, que jamais l'expérience de pourra vérifier immédiatement. Par exemple, on postule que la matière à une structure atomique, mais les atomes ne sont pas totalement observables et leur existence n'est prouvé non pas par l'expérience mais se base sur des théories : tout ceci peut alors apparaître comme une fiction commode forgée à l'écart du réel. [...]
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