Pour Schumpeter, le socialisme qui est le « système institutionnel dans lequel l'autorité centrale contrôle les moyens de production et la production elle-même et détient par conséquent l'ensemble des leviers de commande économique », n'est sans doute pas compatible avec la démocratie de type bourgeoise, des années trente. Cependant, il ne pense pas que la victoire du socialisme doit conduire inévitablement à la disparition de la démocratie car des formes différentes de ce système peuvent exister. De plus, selon lui, compte tenu de la discipline individuelle et collective renforcée de la société socialiste, une telle société pourrait en fin de compte fonctionner avec moins d'autoritarisme que le capitalisme ...
[...] Cependant la démocratie sert avant tout les politiciens : Les voiles idéologiques dont s'affublent les partis politiques ne sont en fait que des marchepieds dont se servent, pour accéder au poste de commandement, les professionnels de la politique. Schumpeter se demande si une telle méthode de sélection restera applicable après le triomphe éventuel du socialisme et sa conclusion Mais certains ont affirmé que pour subsister dans la démocratie, les politiciens ne devraient pas considérer la politique comme une profession. Ainsi les politiciens doivent rester avant tout des citoyens comme ceux qui les ont élus. Cependant les politiciens sont amenés à considérer la politique comme une carrière quand on en vient à parler de réussite politique. [...]
[...] Dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942), il affirme que le capitalisme porte le germe de sa propre destruction et que l'avenir semble appartenir à une société orientée vers le socialisme. En effet, Capitalisme, Socialisme et Démocratie est l'occasion pour Schumpeter de présenter sa conception de la société et de l'économie capitaliste en vue de la confronter à la théorie socialiste, tout en s'interrogeant sur les chances de survie de la conception démocratique et libérale Thèse de l'auteur : Le socialisme et la démocratie ne sont pas incompatibles dans la mesure où la démocratie fournit des politiciens professionnels et que ceux ci ne se borne pas à la simple action de gouverner. [...]
[...] Une définition instrumentale de la démocratie: En fait, Schumpeter pense la démocratie comme le socialisme, de manière étroite. Rejetant la définition classique de la démocratie dans laquelle le "bien commun" serait l'objectif primordial, il réduit la démocratie à cet arrangement pour parvenir à des décisions politiques, dans lequel des individus acquièrent le pouvoir de statuer sur ces décisions à l'issue d'une lutte concurrentielle portant sur les votes du peuple L'intention de Schumpeter est la même que pour le socialisme, il chasse toute substance inutile du concept de démocratie pour arriver à son originalité fonctionnelle essentielle, débarrassée de tout présupposé. [...]
[...] La politique demande une énorme implication professionnelle, et beaucoup de temps et d'argent, et chaque politicien est jugé sur ses décisions. Ainsi on en vient à se demander s'il ne serait pas nécessaire d'avoir une démocratie moins directe, pour laisser le temps aux politiciens de vaquer à des activités non professionnelles mais il est nécessaire de rappeler que les élus ne sont que des représentants et non des dirigeants. Enfin de compte un politicien est un citoyen comme les autres mais qui détient des intérêts individuels définis par le cadre de sa profession. [...]
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