Dossier très complet présentant la pensée du philosophe allemand Schopenhauer.
[...] C'est une philosophie de la désillusion et par la même éducatrice et non une " fable " . Chez Schopenhauer, le tourment infernal de l'Enfer n'est en vérité rien d'autre que notre monde ou plus précisément celui du vouloir-vivre. Un regard pénétrant porté sur le monde ne peut que confirmer cette interprétation tragique de l'existence. La lutte effroyable pour la vie (dont la mort est l'unique horizon possible) nous le montre. Chaque espèce animale est à la fois proie et prédatrice d'une autre voire d'elle-même. [...]
[...] «Tous les écarts de la mélodie représentent les formes diverses du désir humain ; et son retour à un son harmonique, ou mieux encore au ton fondamental, en symbolise la réalisation». Autrement dit, l'état fondamental de l'homme n'est plus le désir, mais le repos parfait, et Schopenhauer déclare que découvrons dans la musique «l'image du bonheur». En définitive, la volonté qu'objective la musique n'est pas la volonté qui s'affirme à travers le monde que nous connaissons, mais la volonté une, antérieure au péché originel. Ce phénomène inconnu, la musique nous en donne une image. Elle nous révèle l'harmonie perdue. [...]
[...] Quand le voile de Maya, le principe d'individuation se soulève, devant les yeux d'un homme, au point que cet homme ne fait plus de distinction égoïste entre sa personne et celle d'autrui, quand il prend aux douleurs d'autrui autant de part que si elles étaient les siennes, et qu'ainsi il est tout prêt à sacrifier sa personne s'il peut par là en sauver plusieurs autres : alors, bien évidemment cet homme considère aussi les infinies douleurs de tout ce qui vit comme étant ses propres douleurs, et ainsi fait sienne la misère du monde entier. Désormais nulle souffrance ne lui est étrangère. Toutes les douleurs des autres pèsent sur son cœur, comme si elles étaient les siennes. Comme il voit clair à travers le principe d'individuation, tout le touche également de près. [...]
[...] La Volonté alors se détache de la vie : les jouissances, elle y voit une affirmation de la vie, et elle en a horreur. L'homme arrive à l'état d'abnégation volontaire, de résignation, de calme véritable et d'arrêt absolu du vouloir. SCHOPENHAUER , Le Monde comme volonté et comme représentation 68 Commentaire : Au-delà du monde tel qu'il est construit par la représentation, et qui n'est qu'apparences, le monde en soi est vouloir-vivre, c'est-à-dire flux perpétuel d'affirmation de la vie sans origine ni fin. [...]
[...] Cependant un optimiste me demande d'ouvrir les yeux et de plonger mon regard dans le monde, de voir comme il est beau à la lumière du soleil avec ses montagnes, ses vallées, ses fleuves, ses plantes, ses animaux, etc. Mais le monde est-il donc un panorama ? Ces choses, bien sûr, sont belles à voir, mais être l'une d'elles, c'est une tout autre affaire. " SCHOPENHAUER in Suppléments au " Monde comme volonté et comme représentation 46 Commentaire : Ce que Schopenhauer exècre, c'est de se laisser berner par le " panorama " du monde que nous présentent les philosophies optimistes. La philosophie de Schopenhauer s'oppose à l'optimisme et à sa vision tronquée, truquée du monde. [...]
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