Ce texte, extrait des Pensées de Schopenhauer, tend à établir le bonheur en tant que concept négatif, en opposition au mal entendu comme concept positif, basé sur l'expérience, possédant un caractère empirique. Si par sa position Schopenhauer remet en cause la philosophie du bonheur, il y ajoute un véritable problème dans cet extrait des Pensées. Tout l'enjeu de ce texte est alors de se demander si l'homme est déterminé à subir le mal et ignorer le bonheur, concept ici totalement abstrait et insensible (...)
[...] Grâce à la métaphore du ruisseau, il établit l'incapacité de l'homme à jouir d'une telle liberté. Si l'eau du ruisseau coule inconsciemment et inattentivement jusqu'à ce qu'elle rencontre un obstacle et se mette à tourbillonner, la vie fait de même puérilement jusqu'à ce qu'elle atteigne les limites de sa liberté et se heurte à des obstacles, sans même avoir pu penser jouir de la liberté qui lui était accordée. En effet, pour Schopenhauer, la seule raison pour laquelle l'homme devient attentif aux évènements qu'il subit, c'est lorsque sa volonté se retrouve entravée lorsqu'une contrainte ou obligation –qu'elle soit légale, morale, légitime, éthique ou encore injuste-, l'empêche d'avancer dans la voie qu'il s'était fixé lui-même, subjectivement. [...]
[...] Explication de texte : Pensées, Schopenhauer. Expliquer le texte suivant : De même qu'un ruisseau coule sans tourbillons, aussi longtemps qu'il ne rencontre point d'obstacles, de même dans la nature humaine, comme dans la nature animale, la vie coule inconsciente et inattentive, quand rien ne s'oppose à la volonté. Si l'attention est éveillée, c'est que la volonté a été entravée et qu'il s'est produit quelque chose. –Tout ce qui se dresse en face de notre volonté, tout ce qui la traverse ou lui résiste, c'est-à- dire tout ce qu'il y a de désagréable et de douloureux, nous le ressentons sur-le-champ, et très nettement. [...]
[...] L'explication de Schopenhauer accorde alors les sceptiques avec sa thèse, et il semble évident que le bonheur soit un concept négatif, tout comme le malheur en soit un négatif. La fin du bonheur serait donc de mettre fin à l'expérience du mal. Conclusion : Force est de constater, au terme de notre réflexion, toute la portée de ce texte extrait des Pensées. Si au cours des deux premiers mouvements du texte, Schopenhauer nous a mis en évidence l'insensibilité de l'homme à la jouissance de ses aspirations négatives et la capacité de ce dernier à ressentir le mal, en opposant concept négatif et concept positif, c'est pour dans un dernier temps établir la véritable fin du bonheur et du mal. [...]
[...] La nature de l'homme est- elle déterminée à n'être sensible qu'aux souffrances ? La fin du bonheur ne serait-elle pas de mettre fin à l'expérience du mal ? Si l'argumentation de Schopenhauer est claire et déterminée, les interrogations subsistent face à l'ampleur et la portée de ses propos. Il conviendra alors de mettre en évidence ce paradoxe lié à la fin de l'homme. Dans un premier mouvement, nous étudierons l'insensibilité de l'homme à la jouissance de ses aspirations négatives, puis nous verrons la capacité de ce dernier à ressentir le mal. [...]
[...] C'est ainsi qu'il conclue ce second mouvement en affirmant à travers une phrase généralisée que le bien-être et le bonheur sont donc tous négatif, la douleur seule est positive mettant en évidence cette conceptualisation entre évènement négatifs, abstraits, insensibles, et évènements positifs, pleinement réalisés, ressentis sur-le-champ et très nettement L'homme étant inapte à saisir la dimension du bonheur qui s'offre à lui quotidiennement, ce qui en fait un concept négatif, inexistant, tandis qu'il regorge d'attention pour toutes les minuties insignifiantes qui le chagrinent faisant alors de la douleur un véritable concept positif en lui accordant une réelle dimension encrée dans le monde sensible et immanent. Toutefois, comment penser que tout bonheur soit purement négatif ? [...]
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