La philosophie est une discipline qui se présente au néophyte auréolée d'un certain mystère, et peut-être pas moins à celui qui la pratique déjà. Quand il s'agit de la définir, chacun tombe dans un certain embarras. On lui reconnaît un versant théorique, celui de la pensée qui s'interroge sur elle-même, et un versant pratique, celui de la recherche de la sagesse. Peut-être le concept de raison est-il celui qui réunirait le mieux ces deux versants, puisqu'il contient à la fois l'idée d'une pratique raisonnable et d'une pensée rationnelle (...)
[...] Son explication à lui part de plus haut, en ce qu'elle commence par dire en quoi consiste le rôle de l'intelligence en général. Pour l'homme que rien n'étonne, «toute chose semble porter en elle-même l'explication de son comment et de son pourquoi c'est-à-dire qu'elle n'a pas besoin d'explication. Schopenhauer aurait pu dire que pour cet homme, que cette chose soit ou non est là son seul sujet d'attention, et vouloir remonter à une cause extérieure lui semblerait parfaitement vain, puisque de fait, elle est. [...]
[...] Et c'est alors que Schopenhauer en vient à son explication de cet état de fait : pourquoi certains hommes ne s'étonnent-ils pas? - à moins que ça soit l'inverse, c'est-à-dire que ça n'est pas le non-étonnement qui est étonnant, mais l'étonnement lui-même qui l'est. En effet, d'après l'auteur, celui qui ne s'étonne pas le fait pour des raisons tout à fait naturelles. «Cela vient de ce que son intellect est encore resté fidèle à sa destination originelle, et qu'il est simplement le réservoir des motifs à la disposition de la volonté Destination originelle, c'est à dire sa fonction première naturelle. [...]
[...] et leur sens semble tellement évident que personne ne demande dans la vie courante le sens de ces mots, réservant son attention sur les mots qu'il ne connaît pas, les mots« rares et choisis» comme le dit l'auteur. Et certes, il faut de la culture pour savoir définir ce qu'est un oxymore, une procrastination, une phlyctène, etc. et ceux qui les connaissent sont souvent des savants, des spécialistes du domaine où on fait usage de ce mot. Mais sommes-nous bien sûrs de savoir définir ces autres mots, usuels et généraux : être, devoir, pouvoir - est-ce si facile? [...]
[...] Celui-ci ne se penche que sur des« phénomènes rares voulant entendre par là des êtres particuliers, qui ont pour caractéristique de ne pas être rencontrés fréquemment. Et ici, par «savant», il entend probablement celui qui s'applique aux sciences que Kant appelait« historiques» (histoire, droit positif, philologie, botanique ) plutôt qu'aux sciences mathématiques» (mathématiques, science physique), lesquelles vont plutôt dans le sens de l'abstraction à partir de phénomènes plutôt courants (quoi de plus courant qu'un objet qui tombe? et Newton fut bien philosophe de s'en étonner). [...]
[...] C'est bien ce que nous venons de faire : «comme s'il avait une boussole dans la tête» : -le savant va tenter d'expliquer ce repérage avec ce que la science a déjà établi, par exemple l'existence des champs électromagnétiques. Pendant qu'un autre rapportera la lumière verte du soleil aux lois de la réfraction de la lumière. Mais c'est là que Schopenhauer fait la différence entre le philosophe et le savant. Ce dernier prend ces lois comme des évidences, comme des faits, et ne les remarque même plus - mais s'appuie sur elles pour expliquer toutes les bizarreries du monde. [...]
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