Schopenhauer évoque dans ce court extrait de l'oeuvre Le monde comme volonté et comme représentation, le problème de la différence de rapport qu'entretiennent philosophie et histoire avec le monde. En effet, pour l'auteur, les démarches de la philosophie et de l'histoire s'opposent : l'histoire n'a pour objet que le particulier, contrairement à la philosophie qui préfère adopter un point de vue plus large. On pourrait qualifier l'histoire de spécialiste alors que la philosophie serait plutôt généraliste (...)
[...] Elle possède une dimension plutôt spatiale mais également temporelle. Cette dernière remarque permet de faire une nouvelle distinction : en effet, l'histoire ne peut pas prétendre à une grandeur spatiale étant donné qu'elle ne s'attache qu'à l'individuel. Cependant, elle établit des relations non pas entre différents faits mais entre un fait et sa place dans le temps. Elle s'étend donc dans le temps. Le concept d'espaces-temps ne se trouvant réunis que dans la philosophie, elle seule peut espérer, grâce à ce que Schopenhauer appelle la profondeur d'esprit, identifier l'essence de la vie humaine comme de la nature c'est-à-dire les buts qu'elles cherchent à atteindre. [...]
[...] Pour cela, il conserve tout au long du texte l'opposition entre les deux, les traitant toujours de manière simultanée. De ce fait, le découpage du texte suit une progression dans l'analyse comparée de ces deux disciplines et des réflexions qui en découlent et non pas un simple traitement bipolaire de cette opposition. On peut en effet y déceler trois étapes. D'abord, dans un premier passage qui s'achève avec sera l'auteur élabore sa thèse et établit les fondements de la divergence entre histoire et philosophie, dans leur rapport au sujet. [...]
[...] L'histoire ne nous montre partout que la même chose, sous des formes diverses ; mais celui qui ne reconnaît pas cette identité dans une ou deux formes aura peine à y parvenir, même après les avoir passées toutes en revues. Les chapitres de l'histoire des peuples ne différent au fond que par les noms et les millésimes : le contenu essentiel est partout le même. Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, supplément au livre troisième, XXXVIII Schopenhauer évoque dans ce court extrait du Monde comme volonté et comme représentation, le problème de la différence de rapport qu'entretiennent philosophie et histoire avec le monde. [...]
[...] Puis, jusqu'à lui-même Schopenhauer développe son propos de manière plus élaborée et élargit sa thèse par l'évocation de la nature de la rivalité entre histoire et philosophie. Enfin, l'extrait s'achève sur une brève conclusion où sont exposées les principes fondamentaux de la philosophie et l'histoire. En réalité, pour l'auteur, histoire et philosophie se distinguent principalement par le champ d'investigation : si l'histoire privilégie l'exploration de vastes étendues plutôt que de s'attarder aux détails, la philosophie, elle, préfère rentrer dans la profondeur des choses, plutôt que de s'attacher au particulier. [...]
[...] Dans ce texte, Schopenhauer établit clairement les différents modes de fonctionnement de l'histoire et d la philosophie, à travers leur objet mais aussi leurs axes d'étude. Et cela soulève plusieurs interrogations : dans l'absolu, afin de réaliser la meilleure étude possible d'un fait, ne faudrait-il pas maîtriser à la fois les modes d'analyse d'historiens et de philosophes ? N'y a-t-il pas, au-delà des divergences, une complémentarité possible ? [...]
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