À l'instar des adjectifs "épicurien" et "stoïcien", le mot "sceptique" appartient à ces mots que l'on emploie couramment, mais dont le sens premier est dénaturé. Le langage courant nous laisse croire que le sceptique refuse systématiquement de trancher ou dénigre sans cesse. En réalité, le sceptique ne croit qu'en la connaissance théorique, mais il admet comme valeur certaine l'expérience de la vie. Nous verrons dans le développement à venir, quel philosophe en est à l'origine et quel est l'héritage laissé par cette doctrine.
[...] En effet, les sceptiques rejettent l'existence d'un bien absolu mais admettent l'existence de vies meilleures que d'autres. IV) Conclusion A notre avis, le principe premier de la doctrine sceptique est une doctrine visionnaire qui était vraie à l'époque et le sera toujours. Il est nécessaire de comprendre et d'intégrer le fait que tout est relatif et que la perception change selon chaque individu. La vérité absolue n'existe pas puisque la vérité est en fait subjective et propre à chacun. Cependant, il nous paraît nécessaire de se forger une opinion, de se forger ses propres idées tout en gardant à l'esprit que l'on ne peut pas atteindre le vrai. [...]
[...] En effet, en fonction de ses caractéristiques (jeune ou vieux, en bonne santé ou malade, en mouvement ou au repos) la sensation variera, la subjectivité ne sera pas la même. La position de l'objet et sa distance sont également des facteurs de divergence de perception (deuxième, troisième et quatrième trope). Un autre argument rappelle que les coutumes, les lois, les croyances sont variables. La somme de ces raisonnements montre que la perception est propre à chacun et qu'il faut donc suspendre son jugement. Les nouveaux philosophes sceptiques de l'Antiquité (Ænésidème, Agrippa, Sextus Empiricus) mettent en place de nouvelles techniques pour empêcher l'homme de dogmatiser. Elles reposent sur cinq arguments. [...]
[...] Les sceptiques ne nient pas l'existence de l'apparence. Ils nient l'existence de l'être, de la vérité. De cette façon, nul ne peut affirmer que la soie est douce, il peut simplement affirmer la ressentir comme telle. La difficulté est de conceptualiser un fait qui pourrait aller à l'encontre de son opinion, de ce qu'on ressent et ainsi rester objectif dans ses propos. L'enseignement de Pyrrhon suscita de nombreux questionnements qui donnèrent lieu à des développements d'ordre méthodologique, résumés en plusieurs tropes. [...]
[...] Un raisonnement tombe dans le diallèle lorsque pour obtenir un point on a besoin d'un point mais que pour obtenir ce point on a besoin du point A. Le mode de l'hypothèse consiste à considérer pour vrai quelque chose sans démonstration, et ensuite, tenir une démonstration afin de prouver que l'hypothèse de départ est fausse. Le dernier argument formulé par les néo-sceptiques est celui de la relativité. Les objets sont relatifs entre eux et toute représentation est relative à un sujet, et donc aucune universalité n'est possible. Le scepticisme est à nuancer sur le plan moral. [...]
[...] Ils l'estimaient énormément et le nommèrent grand prêtre ainsi que citoyen d'honneur de la cité d'Athènes. Sa philosophie se heurta cependant à des détracteurs. Les opposants dirent de Pyrrhon que voyant un arbre sur son chemin, il ne détournerait pas sa route faute de certitude concernant la réelle existence de l'arbre III) Le Scepticisme La pensée de Pyrrhon n'eut, dans un premier temps, pas pour but de devenir une doctrine. Cependant, elle le devint, elle eut ses partisans et ses contradicteurs. [...]
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