La notion de tolérance est aujourd'hui une valeur à part entière. Cette notion est apparue au siècle des Lumières, dans le but de combattre l'obscurantisme. On peut se demander comment arriver à cette valeur de la tolérance ?
Le scepticisme est fondé au 4eme siècle avant J.C, par Pyrrhon d'Elis, et veut dire étymologiquement « examen circulaire ». Pour lui, la certitude n'existe pas. Le Scepticisme n'affirme pas que la Vérité soit inaccessible mais que nous ne puissions pas être sûrs de l'atteindre.
[...] Scepticisme et tolérance La notion de tolérance est aujourd'hui une valeur à part entière. Cette notion est apparue au Siècle des Lumières, dans le but de combattre l'obscurantisme. On peut se demander comment arriver à cette valeur de la tolérance ? Il est d'usage de considérer que le sceptique, dès lors qu'il a pour seul principe de ne pas avoir de principe peut être un déterminant de la tolérance. Cependant, le scepticisme n'est pas une condition suffisante pour vraiment atteindre la tolérance, la tolérance étant déjà une opinion en soi. [...]
[...] Le scepticisme est effectivement propice à la tolérance, dans les sens où la suspension de jugement favorise le fait de respecter tous les jugements. Cependant, affirmer, comme les sceptiques, que la vérité n'existe pas, c'est supposer non seulement que je détiens la vérité, mais c'est surtout supposer qu'il n'y en a qu'une. Or, supposer que l'on détient la Vérité n'amène-t-elle pas inexorablement à l'intolérance ? Un individu qui pense détenir la vérité veut la partager, voir l'imposer, aux autres, ce qui est en opposition complète avec la tolérance, qui est de laisser à chacun la liberté d'exprimer ses opinions quelles soient identiques ou pas aux nôtres. [...]
[...] Gandhi écrira dans Tous les Hommes sont Frères : La règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu'une partie de la vérité et sous des angles différents. En effet, toute affirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme. Socrate résume la thèse de Protagoras : N'arrive-t-il pas parfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alors de ce souffle de vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ou qu'il n'est pas froid ? [...]
[...] La tolérance est un principe de raison qui repose sur l'idée du libre examen en vue de la recherche de la vérité. On peut se demander si la tolérance pour avoir un sens ne doit pas avoir des limites, être basée sur la raison, sur des croyances rationnelles. On peut alors se demander comment affirmer contre le sceptique que certaines valeurs soient supérieures à d'autres ? Ici Kant répondra dans La Critique de la Raison pure qu'il existe trois manières de tenir quelque chose pour vrai. [...]
[...] Donc, toutes les croyances se valent, et il n'y a pas supériorité d'une religion sur une autre. C'est dans cet esprit que L'édit de Tolérance en 1787 permit aux personnes non catholiques de pouvoir bénéficier de l'Etat civil sans devoir se convertir. John Locke écrit, lui, en 1667, Lettre Sur la Tolérance où il fonde au contraire la tolérance devant Dieu et répudie l'action des pouvoirs politiques sur les cultes : Il n'y a aucune personne, ni aucune Eglise, ni enfin aucun Etat qui ait le droit, sous prétexte de religion, d'envahir les biens d'un autre, ni de le dépouiller de ses avantages temporels. [...]
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