La paix sociale de notre modernité serait, à l'heure actuelle, fréquemment mise en danger par les désobéissances civiles, les nombreuses incivilités et les multiples infractions commises par l'homme du XXI siècle attentant par ce fait à la tranquillité, à la sérénité et à la sécurité de la collectivité sociale.
Les règles du savoir-vivre seraient, à tel point, malmenées qu'elles semblent peu à peu disparaître des consciences des individus. Mais, la communauté peut-elle survivre à cette perte de normes fondamentales structurant les membres de la société ? (...)
[...] Le savoir-vivre qu'ils mettent en place, tant politique que social, est le fondement du groupe, indispensable à la constitution de la collectivité. Etant donnée la nécessité du savoir-vivre en tant qu'ensemble des règles fondant la vie en collectivité, si le savoir-vivre est mis en péril notamment du fait de la multiplicité des savoir-vivre en présence au sein de la collectivité, il est nécessaire de refonder ce savoir-vivre. Mais, cette nécessité ne s'explique pas seulement par la conception du savoir- vivre comme un contrat originaire rassemblant les individus dans un vouloir vivre ensemble comme le disait Ernest RENAN dans Qu'est-ce qu'une nation ? [...]
[...] A Le savoir-vivre de l'homme moderne, un modèle de référence à exporter Le savoir-vivre est une création de la modernité. L'homme moderne a créé un savoir-vivre tant social que politique, qu'il a ensuite exporté avant de le consacrer. L'homme moderne se sent le détenteur d'un certain savoir-vivre en raison des progrès aussi bien techniques que rationnels qui lui ont permis d'améliorer ses conditions de vie. Il est, en quelque sorte, l'aboutissement et l'apogée du progrès. Il se sent donc celui qui a le plus de savoir-vivre. [...]
[...] Ayant tous eu le même enseignement, les mêmes professeurs, formés de la même manière, leur enseignant les mêmes règles, c'est le même socle commun de règles de vie que tous les individus auront. Ce sont des valeurs identiques, des visions identiques qui contribuent à une socialisation particulière du groupe. L'acquisition des règles du savoir-vivre se fait également au travers de la justice. Il s'agit alors plutôt des règles juridiques mais entrent également dans ce champ les règles de vie en société. Une infraction pénale est un trouble à la société. Elle est un non-respect des règles participant au savoir-vivre. [...]
[...] Il veut se construire par des choix. Jean-Paul SARTRE, dans L'existentialisme est un humanisme, donne toute sa faveur à la construction de l'individu par les choix, qu'il opère par les décisions qu'il prend, responsabilisant l'homme dans son individualité. Mai 1968 offre alors à l'individu une multitude d'options pour chacune de ses décisions. En conséquence, chacun peut choisir ses propres règles, sa propre conduite, celle par laquelle il s‘individualise, se démarque de l'autre. Mais, alors, plus personne n'a la même règle qu'autrui. [...]
[...] Pourtant, la liberté va être vécue pour l'homme comme une telle libération qu'il va de moins en moins ressentir, cet ethos, cette pression de la collectivité et s'affranchir progressivement du carcan du savoir-vivre. L'égalité est l'autre valeur prônée par la modernité. Mais, l'affirmation de celle-ci va également porter atteinte au savoir-vivre. Cependant, elle le fait d'une manière totalement différente puisque c'est l'absence d'égalité dans l'acquisition des règles du savoir-vivre qui va faire voler en éclat ce savoir-vivre et la modernité. [...]
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