Dans la Monadologie, Leibniz affirme que « la connaissance des vérités nécessaires et éternelles est ce qui nous distingue des simples animaux et nous fait avoir la raison et les sciences, en nous élevant à la connaissance de nous-mêmes et de Dieu. » Ainsi, Leibniz glorifie le savoir, un fait reconnu par une vérité objective et raisonnée. La savoir s'identifie à l'intelligence, à la raison, à ce qui a été prouvé et reconnu par des spécialistes. Il est d'usage d'y opposer la croyance, la croyance étant finalement une opinion, une proposition non prouvée, qui relève des sentiments plus que de la raison. La croyance semble bien ne pas pouvoir se rapprocher du savoir, il s'agit d'une opposition logique.
[...] De plus, cette observation permet à Nietzsche de constater que le savoir n'est finalement qu'une illusion, créée par la croyance. Ainsi selon Nietzsche, la science repose elle-même sur plusieurs croyances, croyances qu'il réfute. Tout d'abord, la science ne permet pas de "descendre jusqu'aux abymes de l'être" et il serait illusoire de croire que tout peut s'expliquer par la science, par le savoir. Ensuite, Nietzsche montre qu'il est vain de croire que la science apport bonheur et sécurité, elle n'est que croyance, elle est un déguisement du néant de la réalité. [...]
[...] Pour éviter le savoir facile, le savoir communément admis qui n'est finalement qu'une autre forme de croyance, il faut mettre en avant le doute, remettre en question le savoir pour savoir. Il faut faire passer la connaissance acquise par la médiation, chose souvent difficile aujourd'hui, monde de l'immédiateté. Et pourtant, Descartes affirme "ne recevoir jamais aucune chose pour vraie", offrant ainsi une perspective saine qui privilégie la quête de la rationnelle face au risque de tomber dans une croyance inconditionnelle et irrationnelle. [...]
[...] Le savoir pourrait donc entretenir une relation concomitante avec la croyance. L'incompatibilité logique dénoncée par les philosophes énoncés précédemment peut être réfutée par l'étude de l'histoire des hommes et des religions. Un des exemples les plus marquants est celui connu sous le nom de "Convivencia", c'est-à-dire la coexistence relativement pacifique des Juifs, Chrétiens et musulman du VIIIe au XVe siècle en Espagne. Cette période s'est caractérisée par une grande tolérance et surtout, des échanges, découvertes culturelles et scientifiques d'une importance sans précédent, avec des rencontres de savants religieux de différentes confessions organisées dans des villes d'Andalousie comme Tolède. [...]
[...] L'homme ne peut en effet pas prétendre connaître alors qu'il se situe dans le ressenti et la subjectivité. Il faudrait tenter de se débarrasser de cette croyance pour atteindre le savoir, le vrai savoir, le savoir absolu, ainsi grâce au savoir l'homme pourrait exclure toute croyance de sa vie, étant si proche d'une certitude. C'est ainsi ce qu'explique Platon dans La République, il y a bel et bien trois niveaux de la connaissance et la croyance se situe au niveau intermédiaire, elle porte sur le monde sensible, menant l'homme à s'imaginer que les réalités sensibles constituent ce qui est. [...]
[...] En conclusion, il est donc possible de dépasser l'opposition philosophique et logique entre savoir et croyance, transcendant ainsi toute conception arbitraire, pour se diriger vers la conciliation. Ainsi, en bon scientifique, Léonard de Vinci a dit, comme le fera Nietzsche, que "toute connaissance commence par les sentiments", montrant bien la valeur relative du savoir absolu et arbitraire. Il convient donc de relativiser ce dernier, de douter comme le voudrait Descartes, afin de mieux le posséder, dans l'optique de croire à son propre savoir. [...]
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