Le sens du devoir fait partie de l'essence de l'homme, tout comme la liberté qui est l'effet de sa conscience, de sa subjectivité c'est-à-dire le pouvoir de dire « je », d'être le sujet de ce qu'il pense et donc de son action puisque l'on agit en fonction de ses représentations. Le devoir est ce qui doit être fait ou ne pas être fait. Il existe plusieurs devoirs tels que le devoir moral, civique et le devoir d'obéir aux lois (juridiques). Le devoir est quelque chose que je « m'oblige » ou « m'interdis » avec ma conscience morale qui est définie comme un savoir intérieur, une voix intérieure. Or si l'on considère chaque homme comme un être singulier, tout le monde doit par conséquent agir de manière différente ; mais est-ce que le devoir est-il lui aussi singulier ou bien universel ? Ainsi la raison a-t-elle à voir avec le devoir ?
Ainsi on peut se demander si ma seule raison peut me dicter ce que je dois faire. Mais ne faut-il pas d'abord que je me connaisse ou du moins prendre conscience de moi avant de me demander quel est mon devoir ? Pour l'homme, l'existence doit-elle précéder l'essence ? La raison et la conscience me permettent-elles de mieux me connaitre, de répondre aux questions morales ? La sensibilité est-elle aussi étrangère au devoir moral que Kant le dit ?
[...] Si l'on demandait aux gens comment savoir ce qu'ils doivent faire, ils répondraient qu'il faudrait qu'ils achètent le Code pénal. En effet, pour la grande majorité des gens, le devoir est dicté par le monde extérieur, les lois juridiques dictées par la société. De nos jours, on peut considérer que nos sociétés ont réussi à faire croire aux gens que les lois juridiques/civiles découlaient des lois morales même si elles ne sont pas pareilles. La justice (l'institution) se doit s'efforcer de définir une norme objective du juste et de l'injuste grâce à la mise en place de droits universels et de devoirs réciproques ce qui n'est pas sans rappeler les devoirs morals. [...]
[...] Ainsi on a affaire au déterminisme social c'est-à-dire que tout homme agit d'après ce que le monde extérieur lui dicte. L'homme a aussi affaire au déterminisme biologique, c'est-à-dire qu'il agit en fonction de sa place dans la nature. La nature en elle-même dicte une loi, celle de la conservation biologique dans espèces et dans individus. Ainsi l'instinct ne dicte que l'amour de soi et donc de son ami et donc le narcissisme et non l'irrespect des autres membres de mon espèce. [...]
[...] Le sens du devoir est lié à la sensibilité et non à la raison : comme le disait Platon, notre sensibilité nous mène au monde doxa où se trouve le vrai et le faux. Il existe en nous un instinct de pitié naturel, de sympathie, de compassion. Ainsi notre amour propre est responsable de la préoccupation des autres car comme ils me ressemblent, je me projette ce qu'ils pensent sur moi. En fait, on ne peut pas ressentir de la compassion car on ne peut faire un avec l'autre. Si l'homme n'était pas gouverné que par la raison c'est-à-dire un mécanisme, il serait un être froid agissant sans prendre compte des autres. [...]
[...] Le travail d'interprétation est primordial, il fait partie intégrante de mon devoir, cette volonté et cette force morale ne sont-elles pas d'autant plus admirables qd elles n'ont pas besoin de s'appuyer su la religion ou un contrat social mais seulement sur une conscience de soi, de sa finitude et de sa liberté. Comme le disait JP Sartre : je ne serai que ce que je me serai fait être ; en fonction de ce que je me serai obligé à faire. Ainsi c'est à moi de créer mon propre devoir que celui-ci doit-être intérieur, propre à moi-même, à mes sentiments et mes représentations. C'est en cela que l'homme est un être libre mais cela ne veut pas dire qu'il ne se fixe pas de limites, bien au contraire. [...]
[...] Ainsi ils raisonnaient en termes d'a priori et d'empirisme. La raison qui est un ensemble de règles logiques élémentaires universelles est un a priori. Ainsi la raison compte une loi morale permettant d'organiser les actions humaines en un tout cohérent et raisonnable. Qd j'ai une décision à prendre, ma raison me dicte immédiatement c'est-à-dire sans intermédiaire mon devoir. Elle permet aussi on l'a déjà vu précédemment avec la justice d'universaliser les règles, les actions des hommes. Ainsi la raison ne peut pas me faire mentir, désobéir à une loi. [...]
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