Qu'est-ce qui distingue ma conscience, et donc l'être humain plus généralement, des choses ordinaires, des autres choses qui nous entourent ? L'Homme n'est-il qu'un être parmi les êtres, ou existe-t-il sur un mode qui lui est spécifique ?
Sartre, ici, part de l'analyse de la perception simple et banale d'une feuille blanche posée sur la table devant moi. Il va être amené à constater qu'il faut distinguer radicalement "deux types d'existence" : celle de la chose, ou existence en-soi ; et celle de l'être doué de conscience, qui est un être pour-soi. Le texte commence par la description d'une expérience : la perception d'un phénomène, d'une feuille de papier posée sur ma table, dont je ne peux que constater l'existence et les qualités. En poursuivant l'analyse phénoménologique, on comprend que cette présence de la feuille perçue est aussi pure inertie : la chose est certes en elle-même, mais elle n'est que ce qu'elle est. A l'inverse, ma conscience, qui ici perçoit cette chose, se vit comme pure spontanéité, ce qui distingue essentiellement du monde des choses, ou en tous cas du type d'existence des choses : ma conscience existe pour elle-même.
L'exemple que donne Sartre en premier lieu permet d'expliquer les deux sortes de conscience qu'il décrit. Qu'est ce que l'on ressent lorsque l'on perçoit un objet devant soi (ici une feuille blanche) ? Tout d'abord par la conscience "des choses" l'Homme se représente la feuille par "sa forme, sa couleur ou encore sa position". Ce sont des caractéristiques physiques, des qualités spatiales. Par la conscience de-soi l'Homme est conscient qu'il regarde cette feuille blanche". L'existence de la feuille ne découle plus de ses qualités physiques et spatiales mais d'un constat, d'une perception de notre part, de celui qui perçoit la feuille : l'observateur (...)
[...] Elle n'est pas une feuille que pour moi. Le but du texte c'est la fin. Les qualités de la feuille apparaissent comme existantes indépendamment de moi. Il y a donc une réelle distance entre l'objet observé et l'observateur. Le phénomène est alors dit pour-soi. Il y a une transcendance de moi à l'autre qui est irréductible. Ensuite Sartre s'interroge sur l'assimilation de notre conscience à une chose : si la chose est telle qu'elle est, peut-on assimiler notre conscience à une chose ? [...]
[...] Commentaire philosophique - Sartre Texte étudié Je regarde cette feuille blanche, posée sur ma table; je perçois sa forme, sa couleur, sa position. Ces différentes qualités ont des caractéristiques communes : d'abord elles se donnent à mon regard comme des existences que je puis seulement constater et dont l'être ne dépend aucunement de mon caprice. Elles sont pour moi, elles ne sont pas moi ( . ) Elles sont présentes et inertes à la fois. Cette inertie du contenu sensible, qu'on a souvent décrite, c'est l'existence en soi ( . [...]
[...] Il est donc logique de dire que la conscience a la faculté de saisir sa propre existence. Toute conscience est conscience d'elle-même. La chose est la conscience peuvent donc alors être mis en opposition. Contrairement à la chose, la conscience humaine ne se limite pas à une simple définition. En étant pour-soi le sujet conscient est capable de changer ou de demeurer. Lui seul détient cette faculté qu'il établi dans sa conscience. C'est la conscience qui lui donne cette liberté, ce qui est par contre totalement impossible pour la chose. [...]
[...] La feuille blanche est donc pour-soi et non en-soi. Cela signifie tout simplement qu'il existe une réelle différence entre l'existence de la feuille et l'existence de l'Homme, la personne qui visualise la feuille. Le mot pour traduit ici un phénomène de présence en continu, un phénomène d'immobilité : c'est-à-dire d'inertie. La feuille est donc dite inerte, elle ne réagit pas au monde extérieur. Les perceptions spatiales que l'on a de la feuille en question sont tout d'abord ses qualités (couleur, forme, taille Elles sont propres à la feuille. [...]
[...] En revanche il ne s'avance pas sur la possible, et le comment, coexistence de différentes consciences plus ou moins liées entre elles. Selon Sartre, il n'est en réalité pas possible, que l'ensemble des choses, l'univers des choses ne soit pas doté d'un minimum de conscience. La chose n'aurai pas de sens, pas de valeur, ni de signification si elle était seulement inerte sans l'intervention de la moindre conscience. L'inertie ne pourra donc être dotée de sens que par une valeur. [...]
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