Etude synthétique sur la notion d'existentialisme athée de Jean-Paul Sartre, prenant comme principales oeuvres de référence L'Être et le Néant et L'Existentialisme est un humanisme.
[...] Par ailleurs, l'existentialisme athée suggère des implications anthropologiques. Tout d'abord et comme le rappelle Sartre au début de l'Existentialisme est un humanisme, l'existentialisme s'inscrit dans la tradition initiée par Descartes des philosophies de la subjectivité. Celle-ci se définit comme la spécificité d'un être conscient de soi, présent au monde et à soi, qui a rapport à soi et pour lequel son être est en question permanente. Il s'agit du pour-soi qui s'oppose à l'en-soi En effet, le second est la caractéristique de l'être qui est parfaitement ce qu'il est, c'est le mode d'être des choses par excellence et il est contingent. [...]
[...] En effet, il juge inefficace le formalisme de l'impératif catégorique. Si dans la querelle Kant/Constant Sartre aurait été du côté de Constant, c'est parce que selon lui, le mensonge peut être préférable à la véracité dans certaines circonstances. Et pour pouvoir en juger, l'homme doit prendre en compte un grand nombre de paramètres, ceux-là même qui font la spécificité de la situation. Il s'agit d'une morale concrète qui naît en même temps que chaque situation. On voit donc que d'un point de vue sartrien, ce n'est pas en se soumettant aveuglément à des règles que l'on tranche une situation. [...]
[...] L'inauthenticité consiste dans l'aliénation de cette essence. Pour Heidegger, c'est l'anticipation de la mort (notre ultime possible) qui nous permet d'accéder à l'authenticité. C'est là que s'opère la rupture entre Sartre et Heidegger. Pour Sartre, la mort est un fait contingent qui ne nous appartient pas ontologiquement et qui nous échappe par principe. L'authenticité est la pleine réalisation de notre être-en-situation (Les Carnets de la drôle de guerre). Il s'agit d'accepter ce qui nous arrive, et même plus encore de l'assumer c'est-à- dire de faire comme si on avait choisi ce qui nous arrive. [...]
[...] On peut dire que l'angoisse surgit au moment où l'homme éprouve cette horreur du précipice car celle-ci le porte vers l'avenir mais vers un avenir contingent. La conception sartrienne de l'angoisse découle du renoncement à l'hypothèse d'une conscience qui aurait des contenus c'est-à-dire des mobiles pour l'action. Seconde attitude face à la liberté : la mauvaise foi qui est une sorte de conséquence de l'angoisse. Effectivement, si face à l'angoisse l'attitude la plus courante de l'homme est la fuite, celle-ci s'incarne dans la mauvaise foi. Elle consiste dans l'art de se trouver des excuses. Attention, Sartre distingue bien mauvaise foi et mensonge. [...]
[...] Mentir est un comportement intentionnel dans la mesure où on veut faire croire quelque chose à quelqu'un. Celui qui ment connaît la vérité et veut la cacher à autrui. Il y a donc une ligne de démarcation très nette entre ce qu'il dit et ce qu'il croit lui-même. Pour ce qui est de la mauvaise foi, le système est beaucoup plus complexe car celle-ci n'implique qu'une seule conscience, celle de celui qui agit. La présence d'autrui, bien qu'importante, n'est que secondaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture