Le sujet connaissant est l'esprit qui connaît et qui saisit les objets. La condition nécessaire pour en être un, c'est d'être conscient. Il ne pourrait pas y avoir de sujet connaissant sans conscience. C'est la conscience du sujet connaissant qui constitue le sujet connaissant, l'existence du sujet connaissant cesse lorsqu'il n'y a plus de conscience. Sans existence de la conscience, il n'y a pas d'existence possible. Pas d'existence du sujet car il n'aurait pas conscience qu'il existe, pas d'existence du monde car le monde n'apparaît que pour une conscience et que c'est la conscience qui donne du sens aux choses du monde, pas de connaissance.
(...) Dans la mesure où la conscience est une visée des objets, on en déduit que les objets ne sont pas contenus en elle. La conscience est vide de tout contenu. Elle n'a pas de contenu, tout son contenu lui vient de l'objet qu'elle vise (donc ici on comprend qu'il est contre Brentano et Twardowski).
La conscience n'est pas une chose ou un Etre, elle est une activité qui donne du sens aux choses du monde en se projetant sur elles de telle ou telle façon. Ainsi, la conscience n'est pas une sorte de réceptacle des choses, une chose spirituelle influencée par un monde extérieur qui voudrait imprimer des informations dans notre esprit. C'est pourquoi il faut renoncer aux données neutres. Chaque objet acquiert ses déterminations à partir de l'angle sous lequel je le vois. Par exemple, on peut tous viser la même chose, mais chacun va viser la chose à sa manière, et on aura donc chacun une perception subjective des phénomènes, on aura chacun des représentations subjectives. Aussi, selon Sartre, le monde n'est pas vu de la même façon par tous, nous n'avons pas le même psychique. Ainsi, on peut comprendre que des expressions telles que "il vit dans son monde" "il est enfermé dans son monde" ... pour parler de l'autiste ne sont pas appropriées dans la mesure où l'individu a lui aussi une conscience (...)
[...] On peut dire qu'une conscience est toujours pleine et ne peut jamais être vide. Cependant, selon le vocabulaire sartrien, la conscience est tout de même un être vide, car elle n'est jamais ce qu'elle est, ayant toujours à être son être. Son essence, pour ainsi dire, consiste dans son pouvoir d'échappement vers ce qui n'est pas elle. Donc, il faut retenir que la conscience se caractérise par l'intentionnalité, elle est une visée dans le sens où elle vise les objets, tout le temps et partout et elle n'est rien d'autre que ce qu'elle vise (d'où le fait qu'elle a un pouvoir d'échappement, qu'elle ne s'achève jamais et qu'elle n'est jamais ce qu'elle est). [...]
[...] Savoir que je suis n'implique pas que je sais ce que je suis. Non, la conscience est la dimension d'être transphénoménale du sujet. Comprenons que la conscience est la conscience d'être conscient, c'est le sujet qui se sait conscient. Pour être plus claire : c'est être conscient que l'on est conscient, et ce parce que l'on est conscient d'avoir une conscience. La conscience est donc le fait que le sujet est conscient d'avoir conscience, c'est-à-dire qu'il se saisit lui-même comme conscience et qu'il prend conscience de lui-même en tant que sujet connaissant. [...]
[...] Personne ne le sait vraiment. Une table, c'est un ensemble de matériaux, c'est une chose pleine de propriétés. Elle est inépuisable : on ne connaît pas son contenu total. Introduire l'infini des propriétés de la table dans la conscience, ce serait anéantir l'existence de la table. La conscience ne verrait plus l'objet en tant qu'objet mais seulement tous les détails/toutes les propriétés de l'objet à l'infini. Normalement, la conscience ( dresse l'inventaire d'elle-même : table Et si on introduisait l'opacité dans la conscience : la conscience ( ne dresserait plus l'inventaire d'elle-même mais verrait l'infini des propriétés et ne reconnaîtrait plus que c'est une table. [...]
[...] L'être et le néant TEXTE Car la loi d'être du sujet connaissant, c'est d'être conscient. La conscience n'est pas un mode de connaissance particulier, appelé sens intime ou connaissance de soi, c'est la dimension d'être transphénoménale du sujet. Toute conscience, Husserl l'a montré, est conscience de quelque chose. Cela signifie qu'il n'est pas de conscience qui ne soit position d'un objet transcendant ou, si l'on préfère, que la conscience n'a pas de contenu. Il faut renoncer à ces données neutres qui pourraient, selon le système de références choisi, se constituer en monde ou en psychique. [...]
[...] On ne regarde plus les objets du monde mais on regarde les vécus dans lesquels les objets du monde sont approchés. Ainsi, on prend connaissance de la manière dont les vécus se structurent. Cela signifie que la phénoménologie nous montre comment nous visons le monde, et en ce sens, elle permet de clarifier notre rapport au monde. Alors qu'est-ce que le vrai rapport de la conscience avec le monde ? Sartre dit que la conscience est conscience positionnelle du monde. Comprenons que la conscience est indissociable du monde. [...]
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