Pour Sartre, le délaissement signifie que l'homme est seul sans Dieu pour justifier tel ou tel acte. Sartre critique ici la morale laïque qui veut supprimer Dieu sans toutefois faire disparaître le fait que les valeurs morales sont innées. Au contraire pour Sartre, il n'y a plus d' a priori et c'est justement ce qui fait que nier l'existence de Dieu n'est pas simple. « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis » : il n'y a plus de fondement divin aux valeurs. Si les valeurs n'ont leur origine que dans l'homme alors rien ne vient garantir qu'on les respectera. L'homme peut effectivement tout faire puisqu'il n'y a aucune limite ni en lui (pas de nature humaine), ni hors de lui c'est-à-dire dans les commandements divins (...)
[...] L'homme n'est pas prédéfini. A chacun de ses actes, l'homme donne un peu une définition de l'homme bien que cette définition ne soit jamais figée. L'exemple que prend Sartre montre qu'aucune morale ne peut m'aider à choisir ni la doctrine chrétienne, ni la doctrine kantienne. 5.Les actions sont principes des sentiments de Si les valeurs sont vagues, et si elles sont toujours trop vastes pour le cas précis Ce qui veut dire que je ne puis ni chercher en moi l'état authentique qui me poussera à agir, ni demander à une morale les concepts qui me permettront d'agir Puisqu'on ne peut pas demander à une morale de me pousser à agir, Sartre s'intéresse aux sentiments. [...]
[...] Pour faire comprendre cette angoisse, Sartre évoque l'angoisse d'Abraham rappelée par Kierkegaard. Abraham doit suivre le précepte divin tuer son fils ; Ce précepte est une mise à l'épreuve en vue de tester la foi d'Abraham qui éprouve devant cet ordre une angoisse terrible. Est-ce bien Dieu qui lui commande un tel acte auquel il ne peut se résoudre ?Mais par ailleurs doit-il désobéir à Dieu ? Dilemme terrible. Il éprouve alors sa vertigineuse liberté : il peut en effet ne pas répondre à l'appel. [...]
[...] Il n'y a aucun possible qui viendrait au devant de ma volonté, qui serait prévu par Dieu, mais c'est la volonté, qui serait provoquera des possibles. Pour Sartre, il n'y a rien à quoi je dois renoncer a priori car je ne saurai ce qui est possible qu'après avoir agi. Il n'y a ni possibles, ni impossibles sinon ceux qui sont dessinés par le champ de mon action. [...]
[...] Si Dieu n'existait pas, tout serait permis : il n'y a plus de fondement divin aux valeurs. Si les valeurs n'ont leur origine que dans l'homme alors rien ne vient garantir qu'on les respectera. L'homme peut effectivement tout faire puisqu'il n'y a aucune limite ni en lui (pas de nature humaine), ni hors de lui c'est-à-dire dans les commandements divins. L'homme est délaissé c'est-à-dire laisser seul avec le poids de son angoisse, sans aucune valeur objective, à laquelle se fixer. [...]
[...] Pour Sartre, l'angoisse ne mène pas au quiétisme, c'est-à-dire ne valorise pas la contemplation en dépit de l'action. Sartre, pour l'expliquer prend l'exemple du chef militaire : celui-ci choisit toujours seul car, même s'il reçoit des ordres, c'est toujours à lui de décider du sens à donner à ses ordres. L'angoisse, ici, liée au fait que parmi les possibles, je n'en choisisse qu'un et que j'en assume totalement la responsabilité. L'angoisse n'est pas la peur qui me paralyse et inhibe l'action, elle est la sensation que l'homme d'action éprouve devant l'infinité des possibles qui s'ouvrent à lui et qui sont les possibles auxquels il a pensé. [...]
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