Commentaire philosophique d'un extrait du texte de Jean-Paul Sartre L'Etre et le Néant. Cet extrait concerne le regard d'autrui, s'appuyant sur l'exemple de celui qui regarde par le trou de la serrure. La composition structurée suit le déroulement logique du texte et est accompagnée du texte de référence, au début du document, pour appuyer l'analyse.
[...] Cette réalisation se fait de manière instantanée, soudaine, tout à coup Mon esprit fait rapidement une sorte d'addition : mon geste vulgaire plus le regard d'autrui égal honte. Le regard est bien le déclencheur de la honte. Comment autrui me regarde-t-il ? Autrui me regarde d'une façon superficielle, à savoir tel que j'apparais c'est-à-dire ce qui se présente immédiatement à leurs sens, à l'esprit et qui est donc par opposition aux aspects de la réalité qui échappent à la perception immédiate. [...]
[...] Sartre, L'être et le Néant Autrui Texte étudié : ( . ) ce ne sont jamais des yeux qui nous regardent : c'est autrui comme sujet. Reste pourtant, dira-t-on, que je puis découvrir que je me suis trompé : me voilà courbé sur le trou de la serrure ; tout à coup j'entends des pas. Je suis parcouru par un frisson de honte : quelqu'un m'a vu. Je me redresse, je parcours des yeux le corridor désert : c'était une fausse alerte. [...]
[...] Il se rend compte qu'il ne peut rien être sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps que l'autre, comme une liberté posée en face de moi, qui ne pense, et qui ne veut que pour ou contre moi. [...]
[...] J'en fais de même pour lui et c'est pour cela que je me juge moi- même. C'est la réification, c'est-à-dire qu'autrui, en me jugeant et donc en poussant à me juger moi-même, me transforme en objet. Autrui est celui qui me juge : ce jugement me fige. J'apparais en effet à autrui comme un objet : il change donc ma manière d'être qui peut m'être provisoire, contingente en une détermination objective, définitive et nécessaire. Si autrui me surprend à regarder quelqu'un par le trou de la serrure, je serais pour lui un vicieux à jamais, pour toute la vie. [...]
[...] Il y aura donc toujours une opposition entre le moi qui est pour lui-même liberté et le moi qui est pour autrui, figé, catalogué. D'où la fameuse pensée l'essence des rapports entre les hommes n'est pas la communauté, c'est le conflit Pour Sartre, le regard est donc élément de conflit, mais justement, est-il plus juste de dire que le regard représente un des éléments essentiel de la compréhension mutuelle ? L'enfant ne comprend-t-il pas sa mère grâce aux sourires affectueux qu'elle lui offre ? [...]
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