Le nom de Saint Simon est plus célèbre que son œuvre. En effet, la lecture déformante de l'école saint-simonienne a glorifié son auteur, tout en faisant oublié ses écrits. Etrange statut pour une œuvre qui, notamment à travers le mouvement saint-simonien, est à la source des grandes idéologies contemporaines. Elle a eu un rôle de médiation entre la fin du XVIIIème Siècle où se forment les « sciences humaines » et le début du XIXème Siècle où naissant les grandes idéologies. En effet, quatre courants de pensée sont directement issus de la pensée de Saint Simon : le positivisme d'Auguste Comte, le socialisme, puis un courant de sociologie inauguré par Emile Durkheim et enfin l'école saint-simonienne elle-même.
Il est intéressant de voir le rôle de l'histoire dans le développement des différentes tendances du saint-simonisme. En effet, comme est-ce qu'un mouvement né à la fin du XVIIIème siècle marquera-t-il les grands événements du XIXème Siècle, agissant comme le maillon d'une chaîne permettant le passage d'un siècle à l'autre et modelant les aspects idéologiques tout comme les aspects pratiques (industriels, économique, d'aménagement du territoire) ?
Dans une première partie, il s'agira d'expliciter la vie de Saint Simon et la pensée, ensuite, on verra comment est-ce que la culte de sa pensée sera assuré pendant plus d'un demi-siècle par ses disciples. On ne recherchera pas l'unité de ce nouveau dogme saint-simonien, il s'agira au contraire de montrer comment ont évolué en parallèle les différentes orientations de la doctrine saint-simonienne.
[...] Vie et pensée de Saint-Simon : 1760-1825 A. L'aventurier et l'apprenti philosophe Né à Paris le 17 octobre 1760, Saint-Simon appartient à une famille d'officiers, de soldats et d'aristocrates paysans picards. À 17 ans, Saint- Simon commence une carrière professionnelle comme officier dans l'armée. Il combattra en 1779 en Amérique pour l'Indépendance aux côtés du général La Fayette ans campagnes combats de mer). En Amérique, ce n'est pas le métier militaire qui l'intéresse, mais la politique et l'observation de la société nouvelle. [...]
[...] Saint Simon présente son idée fondamentale sur la société à travers une parabole célèbre qu'on retrouve dans son texte L'Organisateur (voir annexe). Le système industriel Saint Simon écrit plusieurs ouvrages pour édifier ce qu'il appelle son système industriel Ce système est directement né de l'effondrement de la société d'Ancien régime. Dans cette société, du fait des guerres entre quelques-uns, c'est l'obéissance de tous qui était exigée. Avec la société industrielle, cette obéissance est remplacée par le règne de la production pour tous. [...]
[...] En juillet 23, ils fondent un hebdomadaire L'Organisateur qui a comme devise: tous les privilèges de la naissance, sans exception seront abolis, à chacun selon sa capacité, à chaque capacité selon ses oeuvres B. la crise et le schisme de 1831-1832, une période de transition marquée par la séparation des deux "pères" Bazard et Enfantin À la fin de 1831, a lieu le passage du dogme au culte religieux. Pour Enfantin, le saint-simonisme ne pourra se réaliser qu'avec l'affranchissement des femmes. Bazard refuse cette nouvelle doctrine et crée une scission dans la secte qu'il quitte le 11 novembre 1831, suivi par 19 autres dissidents. [...]
[...] Répandez, propagez, par ces nouvelles voies dont vous êtes en partie les créateurs et les maîtres, l'esprit de Dieu, l'éducation du genre humain Enfantin mourut en 1864 et le saint-simonisme perdut son leader. Chevalier disparut à son tout en 1879. Même après la disparition des deux figures symboliques, leurs idées ont continué à alimenter les grands corps techniques de l'Etat. Saint Simon est un inventeur ou selon sa propre formule, un novateur À l'image de son œuvre, la vie de St Simon est faite de contrastes, d'engagement et de positions radicales. Il est militaire et propose la suppression des armées ; il est noble et il renonce à son titre. [...]
[...] Cette démarche va dans le même sens que ce que Saint-Simon voit dans toute la société. Il approuve l'idée de donner le plus possible de pouvoir à la nouvelle élite, les savants. Mais quand il s'aperçoit que ce n'est pas le vrai dessein de Napoléon et que celui-ci d'ailleurs repousse ses avances, il finit par s'en éloigner. En 1802 il s'installe à Genève où il écrit son premier ouvrage Les lettres d'un habitant de Genève à ses contemporains, dans lesquelles il développe son idée qui est la base de tout son système que c'est la science qui doit exercer l'hégémonie sur l'humanité. [...]
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