Dans ses Essais, Montaigne disait que “quand bien même nous pourrions être savants du savoir d'autrui, au moins sages ne pouvons-nous être que de notre propre sagesse”. L'intitulé du sujet implique différentes notions à identifier et à distinguer. D'abord, le terme sagesse vient du grec sophia et du latin sapientia qui signifie tous deux “savoir”, non dans le sens d'une science ou d'une technique qui pourrait être vraie ou efficace, mais plutôt comme quelque chose de bon pour soi et pour les autres, une sorte de savoir-vivre. Les Grecs distinguaient également la sagesse théorique ou contemplative (sophia) d'une sagesse plus pratique (phronésis) basée sur des exercices pratiques. On peut donc définir la sagesse chez les Grecs comme le savoir le plus élevé, comme la science des premiers principes. La philosophie est l'amour de la sagesse, le philosophe est donc un sage ou du moins tend vers cet état en s'efforçant de s'élever pour se dépasser. Cet état de sagesse se caractérise par trois aspects : la paix de l'âme – l'ataraxie – c'est-à-dire l'absence de passion; la liberté intérieure, l'autarcie; et la conscience cosmique que l'on peut définir comme la conscience d'appartenir au tout humain et cosmique. A l'époque moderne, le terme de sagesse a pris le sens de “la connaissance de la vérité par ses premières causes” (Descartes, Principes de la philosophie). Le terme de sagesse est à distinguer de termes voisins comme l'éthique ou la morale. D'abord, l'éthique est une partie de la philosophie qui théorise la morale comme science du bien et du mal. La morale est quant à elle une doctrine de l'action humaine, elle ne se contente pas de décrire comment les hommes agissent, mais elle tente de dire comment ils devraient agir. Par ailleurs, l'intitulé du sujet de cet exposé mentionne une donnée temporelle, “notre temps”. Il est possible de le comprendre comme le temps de notre existence, de notre vie ce qui conduirait à la définition d'une sagesse proprement individuelle et personnelle, ou comme plus généralement celui de notre époque contemporaine. Plus précisément, il s'agit de l'époque actuelle qui a été traversée par de nombreuses transformations techniques, institutionnelles et spirituelles.
[...] La sagesse serait pour les faibles qui décident, faute de pouvoir agir autrement, d'être bons. NIETZSCHE les fait parler : “Soyons le contraire des méchants, c'est-à-dire bons ! Est bon quiconque ne fait violence à personne, quiconque n'offense, ni n'attaque, n'use pas de représailles et laisse à Dieu le soin de la vengeance, quiconque se tient caché comme nous, évite la rencontre du mal et du reste attend peu de chose de la Il compare cette attitude à celle des insectes qui se recroquevillent pour faire le mort. [...]
[...] L'aristotélisme diffère quelque peu en précisant qu'il n'y a pas de bonheur sans plaisir, que la condition du bonheur réside dans l'épanouissement de sa nature. Il ne sert donc à rien de chasser le plaisir, il vient tout seul et c'est son avantage. Sa valeur fondamentale est la Prudence. Par ailleurs, la sagesse stoïcienne pose le principe que le bonheur c'est faire ce que l'on décide de faire, ce que l'on doit faire. Il faut donc s'exercer à la douleur (ascétisme) et cette sagesse accorde donc beaucoup de place le courage. Elle sera ensuite développée par Sénèque et Marc Aurèle. [...]
[...] Cet état de sagesse se caractérise par trois aspects : la paix de l'âme l'ataraxie c'est-à-dire l'absence de passion; la liberté intérieure, l'autarcie; et la conscience cosmique que l'on peut définir comme la conscience d'appartenir au tout humain et cosmique. A l'époque moderne, le terme de sagesse a pris le sens de connaissance de la vérité par ses premières causes” (Descartes, Principes de la philosophie). Le terme de sagesse est à distinguer de termes voisins comme l'éthique ou la morale. [...]
[...] Il se demande si les quatre sagesses antiques ne sont pas périmées. Pour lui, la sagesse reste certainement un idéal inaccessible, mais les exercices de raison, de contrôle de soi et d'attention à soi-même sont bénéfiques pour l'indidivdu. La philosophie peut alors être utilisée comme “thérapeutique des passions”. Michel Foucault a développé une sagesse l'antique” dans ses derniers travaux (Histoire de la sexualité : L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi). La sagesse antique vise au gouvernement de soi-même et à la mise en forme esthétique de sa propre vie. [...]
[...] * La période de mai 68 est l'illustration de la position dévalorisée de la sagesse. Il fallait se rebeller contre les coutumes, les traditions. Le principe de mesure est totalement retourné. Mais c'est NIETZSCHE qui va faire une critique profonde de la sagesse dans son ouvrage Généalogie de la morale (1887). Elle s'inscrit dans la critique plus globale faite par Nietzsche de l'ensemble de la pensée occidentale depuis la Grèce. Il fait la distinction entre les forts et les faibles. [...]
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