Rousseau, dans Du Contrat social, distingue la liberté naturelle et la liberté civile, tout en admettant que cette dernière est limitée par les lois de l'Etat. Pourtant, la liberté est souvent définie comme un état dans lequel l'homme n'est soumis à aucune contrainte externe. Paradoxalement, Rousseau affirme que l'individu soumis aux contraintes de la vie en société, et notamment celles dictées par la volonté générale, est plus libre que l'individu qui ne s'impose aucune règle.
Peut-on affirmer que toute personne dont la vie est sous le contrôle de son propre entendement ou de celui d'un autre est libre ? Est-il nécessaire d'accepter ce contrôle ? Peut-on envisager d'autres formes de liberté ? (...)
[...] Peut-on affirmer que toute personne dont la vie est sous le contrôle de son propre entendement ou de celui d'un autre est libre? Est-il nécessaire d'accepter ce contrôle? Peut-on envisager d'autres formes de liberté? Seul est libre celui qui vit de son entier consentement sous la conduite de la raison ? Nous verrons dans une première partie que le fait de vivre sous la conduite de la raison n'est pas suffisant affirmer que quelqu'un est libre, et que seul l'assentiment de la personne en question le garantit réellement. [...]
[...] Il distingue trois situations, celle de l'esclave, celle du fils et celle du sujet : l'esclave est celui qui est obligé d'obéir aux ordres de son maître dans l'intérêt de celui qui les prescrit ; le fils en obéissant à son père n'agit que dans ses propres intérêts ; enfin le sujet fait, par ordre du souverain, ce qui est utile à la communauté, et conséquemment aussi à lui-même On comprend dès lors pourquoi l'assentiment de la personne en question est aussi important. En effet, l'esclave, le fils et le sujet sont tous les trois sous la conduite de la raison, mais leur situation est bien distincte : l'esclave obéit pour le bien de son maître, alors que le fils et le sujet obéissent pour leur propre bien. Si l'esclave n'était pas forcé de se soumettre, sa situation serait différente et il pourrait se dire libre, vivant de son entier consentement sous la conduite de la raison. [...]
[...] Il existe en effet une dernière possibilité à envisager : imaginons qu'un homme accepte de se soumettre à l'autorité d'un autre, que ce soit un Etat ou un particulier. Cet homme vivrait bien de son entier consentement sous la conduite de la raison. Pourtant, s'il n'y prend pas garde, il deviendra de plus en plus dépendant de l'autorité. Cette dernière pourrait profiter de la faiblesse de l'homme en question pour exercer sur lui un contrôle de plus en plus absolu. [...]
[...] Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les enfants commencent par reproduire les schémas sociaux qui leur ont été inculqués, et notamment la démocratie et les lois qu'elles supposent. Mais bien vite la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef et d'une religion rudimentaire. La civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal. Cependant, les enfants se placent rapidement sous l'autorité des marins adultes qui débarquent sur l'île à la fin de l'histoire. [...]
[...] L'homme qui refuse les contraintes de la vie en société pour rester sous la loi naturelle n'est pas libre : l'impulsion du seul appétit est esclavage écrit Rousseau dans Le contrat social. Il ne peut donc exister de liberté qu'en obéissant à la loi qu'on s'est prescrite, c'est-àdire en vivant de son entier consentement sous la conduite de la raison. Il faut néanmoins se méfier des abus de position dominante, et continuer à faire usage de son propre entendement pour servir son intérêt et non celui d'un tuteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture