« Quo non ascendet », du latin « Jusqu'où ne montera-t-il pas ? », voici la devise de Fouquet, jeune surintendant des finances de Louis XIV, bel homme, brillant et audacieux, qui se bâtit rapidement une grande notoriété et une prodigieuse richesse. Il bâtit un magnifique château à Vaux-le-Vicomte, y donne des réceptions fastueuses... Comme celle du 17 août 1661. Fouquet aurait offert au roi une fête inégalée, de comédies et de feux d'artifices. Voltaire commente : « le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France ». C'en est trop pour Louis XIV, qui, comme le veut la légende, arrête sur le champ le jeune ambitieux. Et Voltaire de conclure : « à 2 heures du matin, il n'était plus rien ».
[...] Ce contrat étant lui-même le bout du chemin de l'état de nature à l'état civil, vu comme un état de guerre, mais aussi et surtout le cœur de la maladie de la société. Ce qui intéresse Rousseau, c'est réconcilier l'homme social avec la liberté. II) La Prescription Le diagnostic étant établi, Rousseau tient désormais le cœur de la maladie[21]. Il s'agit du contrat en question. Aussi, toujours à la manière d'un médecin, Rousseau s'engage dans une prescription à l'adresse de la société, pour que celles-ci puissent guérir. [...]
[...] Rousseau le souligne : si l'opposition des intérêts particuliers a rendu nécessaire l'établissement des sociétés, c'est l'accord de ces mêmes intérêts qui l'a rendu possible. C'est ce qu'il y a de commun dans ces différents intérêts qui forme le lien social de sorte que les citoyens soient portés à considérer l'intérêt de la communauté, en tant qu'elle est unie. Finalement, le contrat social fondé par Rousseau sacrifie les libertés naturelles de l'homme de nature sur l'autel de la liberté sociale. Mais le pacte répond également à la seconde exigence du penseur : celle d'égalité. [...]
[...] Or le fait est pour l'auteur genevois, que la maladie de la société consiste précisément en ce que le droit de liberté et le droit de vie sont bafoués, et qu'il y a donc un désaccord profond, et inadmissible entre ces droits naturels, et le droit positif[20], issu de ce contrat fallacieux. L'homme est complètement perverti et dépravé, en ce sens qu'il a perdu au travers de l'inégalité toute sa liberté, et c'est pour cela qu'il s'agit d'une maladie grave, parce que la liberté n'est plus ! Et l'on voit à ce niveau le lien étroit qui existe entre ces deux notions de liberté et d'égalité chez Rousseau. [...]
[...] Le philosophe observe à ce niveau du parcours, la mise en place d'un contrat inique. Il est injuste dans la mesure où il ne profite qu'aux privilégiés[17], Rousseau parle d'une duperie, le riche abuse le pauvre. C'est là le centre de la maladie de la société, dans la mesure où il marque la fin de l'égalité et de la liberté. Le contrat est donc mauvais, corrompu[18]. Effectivement la propriété a pour conséquence que celui qui est un peu plus fort que l'autre transpose cette légère inégalité physique, en une inégalité profonde, une inégalité de droit, dans la mesure où il sera à même de posséder, contrairement à celui qui est un peu plus faible. [...]
[...] C'est là le début de la marche vers la socialisation. Les associations entre hommes sont l'issue d'un danger, et donc en ce sens d'un événement très particulier, propre à un contexte historique fortuit. Ce danger, Rousseau ne le détaille pas, et imagine simplement une menace naturelle, qui pousserait les hommes à l'association dans le but de leur conservation. Partant, ces associations sont éphémères, et il n'en résulte pas de corpus de lois qui soumettent les individus, mais simplement le développement en commun de la technique. [...]
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