Rousseau expose sa conception de l'éducation et du rapport que l'homme, et d'abord l'enfant, doit entretenir avec l'acte de la connaissance. Sa thèse empiriste (références à Locke), voire sensualiste, est nuancée toutefois par rapport à Locke et Hume, pour lesquels même la raison est le produit des sens.
Rousseau invite l'homme à apprendre et à penser par lui-même et à rejeter les perceptions du réel qui lui seraient imposées par autrui. C'est notre propre sensibilité qui est la plus à même de fonder la découverte du monde et de soi (...)
[...] Il considère les intuitions sensibles comme les matériaux qui sont les fondements de la connaissance rationnelle. Ainsi Rousseau ne met pas en cause la rationalité, mais il la fait dériver de la raison sensitive. Selon lui, les connaissances proviennent du contact sensible avec le réel et ne doivent pas être perturbées par l'influence d'autrui. Sinon nous cessons d'apprendre et de penser par nous- mêmes en nous contentant d'assimiler des idées que nous admettons comme vraies. On peut accorder à Rousseau que toute connaissance débute avec l'expérience, mais on peut lui objecter, en plagiant Kant, qu'elle n'en dérive pas toute. [...]
[...] Substituer des livres à tout cela, ce n'est pas nous apprendre à raisonner, c'est nous apprendre à nous servir de la raison d'autrui ; c'est nous apprendre à beaucoup croire, et à ne jamais rien savoir. Rousseau Raison sensitive et raison intellectuelle. Education à la connaissance chez ROUSSEAU. Rousseau expose sa conception de l'éducation et du rapport que l'homme, et d'abord l'enfant, doit entretenir avec l'acte de la connaissance. Sa thèse empiriste (références à Locke), voire sensualiste, est nuancée toutefois par rapport à Locke et Hume, pour lesquels même la raison est le produit des sens. [...]
[...] Rousseau parle ainsi de «physique expérimentale par laquelle l'homme vise sa propre conservation par l'acquisition de savoir- faire. L'homme met le réel à l'épreuve dans le but d'acquérir un savoir pratique. Mais des théories abstraites peuvent le détourner de cette auto- formation par les sens. Pourtant l'expérience que l'homme reçoit de ses sens est le moyen approprié pour parvenir à la connaissance et trouver sa place dans le monde. Il déplore un système où la transcendance du on veut supplanter sa propre expérience du réel grâce à la pureté de ses sens. [...]
[...] Rousseau a ainsi raison d'accorder une telle importance à la connaissance empirique et à cette auto-construction de soi : c'est ce qui permet à l'homme de conserver son esprit critique et par là son libre arbitre. Cependant les sens ne sont pas les garants de l'objectivité et les théories qui émanent de la raison ne peuvent être rejetées sans aucun examen. En effet elles permettent la généralisation des principes, alors que, affirmer que seuls les sens sont les garants de la connaissance véritable, cela revient à remettre en cause les fondements de l'universalité, critère de la vérité. [...]
[...] De même la supériorité de la raison sur la connaissance sensible est souvent bien réelle. Les études spéculatives sont souvent très utiles: en effet les théories scientifiques permettent le progrès des connaissances. L'exemple de Lavoisier est éloquent : par ses calculs il est parvenu à établir l'existence de la planète Neptune, bien avant qu'on puisse la constater par vision télescopique, c'est-à-dire avant que la preuve de son existence ne nous soit donnée comme intuition sensible. En outre rejeter toutes les opinions différentes des siennes propres n'est guère compatible avec les exigences de la vie en société. [...]
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