Pour Rousseau, c'est notre imaginaire qui développe imprudemment et excessivement notre faculté de désirer. Dans la mesure où, selon lui, l'opportunité de satisfaire nos désirs est très hypothétique, la déception et le malheur semblent inévitables. Dès lors, une question se pose: sommes nous condamnés à être malheureux où pouvons-nous, comme semble l'indiquer Rousseau, échapper à ce triste destin ? C'est donc la question du bonheur qui constitue l'enjeu philosophique de cet extrait (...)
[...] Nous sommes tous schizophrènes, incapables de trouver le bonheur dans un tel déséquilibre. L'existence de ces deux mondes nous conduit vers une insatisfaction et une frustration perpétuelles, autrement dit vers le malheur. Pourtant, une solution existe pour Rousseau: désirer ce qui est à notre portée dans la réalité; et faire en sorte de ne pas désirer ce que notre imagination nous propose perpétuellement. Car ce n'est pas le manque réel qui nous fait souffrir, mais le fait de devoir renoncer à un désir (donc à un plaisir aussi) que notre imaginaire nous avait fait miroiter . [...]
[...] Souvenons-nous des (vrais) épicuriens: Carpe Diem! Conclusion Rousseau expose ici quelles sont selon lui les causes de notre malheur et nous incite à mettre en harmonie nos désirs avec nos possibilités. Cette solution si simple soit-elle est-elle encore à la portée de l'homme occidental? Rien n'est moins sûr . [...]
[...] Texte étudié En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ? Ce n'est pas précisément à diminuer nos désirs ; car, s'ils étaient au-dessous de notre puissance, une partie de nos facultés resterait oisive, et nous ne jouirions pas de tout notre être. Ce n'est pas non plus à étendre nos facultés, car si nos désirs s'étendaient à la fois en plus grand rapport, nous n'en deviendrions que plus misérables : mais c'est à diminuer l'excès des désirs sur les facultés, et à mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté. [...]
[...] Rousseau fait ici l'apologie d'une vie restée près de la nature, c'est-à- dire non pervertie par le luxe et la dictature de l'apparence: deux fléaux inévitables dès lors que nous vivons perpétuellement sous (et pour?) le regard de l'autre. "Pour être heureux, vivons cachés" disait les Epicuriens . On peut souligner l'intuition de Rousseau concernant la société moderne de consommation dont le ressort secret réside dans "l'excitation/frustration “perpétuelle de notre désir. Un homme heureux est un mauvais consommateur et un bon consommateur est un homme perpétuellement insatisfait donc malheureux en définitive! Tout cela est juste, mais le propre de l'homme n'est-il pas d'imaginer et donc de désirer ce qui est au devant de lui-même? [...]
[...] (Rousseau, Emile ou De l'éducation) Introduction Ce texte porte sur le rapport qui unit l'imagination à nos désirs. Pour Rousseau, c'est notre imaginaire qui développe imprudemment et excessivement notre faculté de désirer. Dans la mesure où, selon lui, l'opportunité de satisfaire nos désirs est très hypothétique, la déception et le malheur semblent inévitables. Dès lors, une question se pose: sommes nous condamnés à être malheureux où pouvons nous, comme semble l'indiquer Rousseau, échapper à ce triste destin? C'est donc la question du bonheur qui constitue l'enjeu philosophique de cet extrait. [...]
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