La distinction entre l'homme sauvage et l'homme en société est plutôt banale. La nature serait l'apanage du premier, la culture du second. En revanche, il est plus rare d'entendre dire que la vie sauvage aurait des avantages, voire une valeur dont serait dépourvue la vie civilisée.
Telle est pourtant la thèse que défend Rousseau dans ce texte. La vie en société serait la source de nombre de maux. La domination et les passions en seraient le principal ressort. La paix n'y régnerait pas. La vie sauvage assurerait au monde des conditions d'existence pacifiées. Faut-il alors incriminer le processus civilisateur ? (...)
[...] Pour accroître leurs espaces cultivables et habitables, les hommes ont détruit beaucoup de forêts. Pourtant, l'homme sauvage, ne serait pas exempt de ces valeurs ou qualités qui seraient privilège de l'homme vivant en société. En effet, la vie sauvage apporterait aux hommes la paix et amitié Elle ne serait donc pas sans rapport avec la vie en société. Généralement, ces deux valeurs sont considérées comme étant plutôt le fruit de la culture. Quand Aristote traite de l'amitié dans l'Ethique à Nicomaque, il la pense dans la cité. [...]
[...] Ils cherchent à satisfaire leur besoin et ils se limitent à leurs capacités propres et à ce que la nature leur offre. Ces limites dans lesquelles leur vie est inscrite les poussent à renoncer à ce qu'ils ne peuvent pas avoir. Ceci explique que les conflits dans cet état font office de règlement plutôt que de motifs de haine. Comme l'explique Rousseau, si deux hommes en viennent à s'opposer car ils auraient besoin de la même chose, c'est toujours le plus fort qui l'emporte. [...]
[...] Chacun voulant se procurer de quoi satisfaire leur désir cherchera à l'emporter sur les autres pour s'assurer la possession de ce qu'il convoite. Les relations seront des relations de domination. Des hommes y deviendront les sujets d'autres hommes et cette forme d'assujettissement fera apparaître l'esclavage. C'est l'écart entre la nature et la culture qui rend compte d'une telle situation. Mais ce que Rousseau donne à entendre, c'est que plus la vie en société se développe contre et loin de la nature, plus elle porte le mal en elle. L'étonnement qu'il montre à propos des passions le montre. [...]
[...] La vie en société suit une pente où le mal l'emporte car en elle, se développent des passions et des désirs qui conduisent les hommes à se régler sur les fruits de la société plutôt que sur la nature et toutes sortes de maux en résultent. Entre les hommes, la paix et l'amitié ne règnent pas. L'écart qui se creuse entre la nature et la culture explique cet état de choses mais plus que tout, on fait apparaître que le procès de culture est voué au mal tant qu'il suivra son cours en s'opposant à la nature et en oubliant ses leçons. Encore sans doute un autre aspect pernicieux de l'orgueil qui s'empare de l'homme vivant en société. [...]
[...] Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes : homme sauvage et société Commentaire philosophique d'un extrait du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau, comparant la vie sauvage à la vie en société. Texte étudié L'homme sauvage, quand il a dîné, est en paix avec toute la nature, et l'ami de tous ses semblables. S'agit-il quelquefois de disputer son repas? Il n'en vient jamais aux coups sans avoir auparavant comparé la difficulté de vaincre avec celle de trouver ailleurs sa subsistance et comme l'orgueil ne se mêle pas du combat, il se termine par quelques coups de poing. [...]
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