Rousseau élimine les objections que l'on pourrait tirer de l'existence de sociétés naturelles pour justifier le fait qu'il faille remonter à une première convention :
- la famille est bien une société naturelle, mais elle ne peut fonder une cité, l'autorité de l'adulte sur l'enfant disparaissant dès que l'enfant devient adulte ;
- le plus fort ne reste jamais éternellement le maître s'il ne transforme pas sa force en droit et l'obéissance en devoir. La force ne fait donc pas droit ;
- aucun homme ne peut se donner tout entier à un autre et un contrat du type "je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j'observerais tant qu'il me plaira, et que tu observeras tant qu'il te plaira" serait nul. Si l'esclave obéit au maître, ce ne peut être qu'en vertu du droit du fort (même le fait d'épargner la vie de quelqu'un ne donne sur cette personne aucune autorité), qui n'est pas un droit valable (...)
[...] S'il doit l'être par son génie, il ne l'est pas moins par son emploi. Ce n'est point magistrature, ce n'est point souveraineté. Deux exemples de législateurs légendaires Lycurgue, Sparte, 4ème siècle avant J-C Numa Pompilius, second roi légendaire de Rome, figure du législateur pacifique, 8ème siècle avant J-C Chapitre : du peuple Chaque peuple étant spécifique et variable selon les époque, le législateur doit adapter ses lois avec précaution .Légiférer sur un petit Etat est par ailleurs plus facile que sur un grand, l'administration étant plus lourde, le lien social moins puissant, et les provinces trop différentes. [...]
[...] Cependant, on veut toujours son propre bien, mais on ne le voit pas toujours. Jamais on ne corrompt un peuple, mais souvent on le trompe Les principes énoncés précédemment sont donc nécessaires. Chapitre 5 : du droit de vie et de mort Les décisions concernant les sanctions infligées aux coupables ne doivent être motivées que par l'intérêt de la société : La peine de mort infligée aux criminels peut être envisagée sous ce point de vue : c'est pour ne pas être la victime d'un assassin que l'on consent à mourir si on le devient On n'a droit de faire mourir, même pour l'exemple, que celui qu'on ne peut conserver sans dangers Chapitre 7 : du législateur Le législateur est celui qui élabore la formule des lois fondamentales. [...]
[...] Chapitre 5 : qu'il faut toujours remonter à une première convention. Les sociétés mentionnées précédemment ne sont pas de véritables associations, mais de simples agrégations, ne possédant ni bien public ni corps politique. Il serait bon d'examiner l'acte par lequel un peuple est un peuple. Car cet acte est le vrai fondement de la société Chapitre 6 : du pacte social Le problème : Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant La solution : le pacte social qui peut se résumer ainsi : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout c'est-à-dire que chaque contractant devient une partie du corps collectif ainsi crée. [...]
[...] Il ne peut d'ailleurs pas nuire à ses sujets. Les sujets, en revanche, peuvent céder à leur intérêt particulier plutôt qu'à l'intérêt commun. Dès lors, quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie pas autre chose qu'on le forcera d'être libre Chapitre 8 : de l'état civil Les changements qu'apportent le contrat social dans la nature de l'homme sont nombreux et positifs : ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme toute entière s'élève à tel point que si les abus de cette nouvelle position ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant heureux qui l'en arracha pour jamais, et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme Ce que l'homme perd avec le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est sa liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède La liberté naturelle est limitée par les seules forces de l'individu, tandis que la liberté civile est limitée par la volonté générale. [...]
[...] Rousseau, Du contrat social Livre 1 Chapitre 1 : sujet du premier livre L'objectif est d'expliquer ce qui pourrait rendre légitime le passage de l'état de nature à l'état de société. Ce projet n'est pas descriptif ni explicatif, il est normatif et vise à établir le préalable théorique à toute constitution légitime Chapitres : des premières sociétés, du droit du plus fort, de l'esclavage Rousseau élimine les objections que l'on pourrait tirer de l'existence de sociétés naturelles pour justifier le fait qu'il faille remonter à une première convention : - la famille est bien une société naturelle, mais elle ne peut fonder une cité, l'autorité de l'adulte sur l'enfant disparaissant dès que l'enfant devient adulte. [...]
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