Dans le texte du Contrat Social, Jean-Jacques Rousseau essaie de définir les clauses d'un pacte scellé entre les hommes qui soit le fondement d'une autorité politique légitime. Ce pacte social, défini au chapitre V du livre I du texte, marque l'entrée dans la vie civile pour l'individu, il délimite donc le passage de l'état de nature à l'état civil. Le chapitre VIII dont nous étudierons les deux premiers paragraphes se propose de traiter la question suivante comment caractériser ce passage en fonction des changements qu'il apporte à la nature de l'homme lui-même ? (...)
[...] Aussi, la société, qui implique à la fois un rapport éthique à autrui et un rapport civique à la loi, transforme profondément l'homme : ne vivant à l'état de nature, à l'instar de l'animal, que dans la limite de la satisfaction de ses besoins naturels borné qui ne demande pas un grand développement intellectuel stupide l'homme est amené à développer son intelligence et toutes les virtualités liées à sa condition d'homme. Il devient alors pleinement un homme. Encore une fois, d'après le texte, ce développement est comme instantané (le texte mentionne cette transformation comme celle d'un instant heureux ce qui pose le problème de savoir avec quel sérieux Rousseau considère la dimension historique du passage à l'état civil. [...]
[...] La société est née, et elle devient société politique dès qu'elle se dote de règles d'administration de la vie commune. Très vite, Rousseau montre que ce passage de l'état de nature à l'état civil, est un changement de manière d'être de l'homme même un changement très remarquable qui est présenté comme une conversion subite, une substitution des principes de l'action humaine qui se succèdent sans heurts apparents : à l'instinct qu'on peut définir comme un élan spontané, une impulsion physique poussant l'individu à satisfaire ses besoins naturels, supposant en outre un droit à l'appétit c'est-à- dire une possibilité physique de se donner tel ou tel objet de satisfaction, Rousseau substitue un nouveau principe de conduite : la justice. [...]
[...] Commentaire de texte : Rousseau, Le Contrat social, livre chap. VIII, Les deux premiers paragraphes. Dans le texte du Contrat Social, Jean-Jacques Rousseau essaie de définir les clauses d'un pacte scellé entre les hommes qui soit le fondement d'une autorité politique légitime. Ce pacte social, défini au chapitre V du livre I du texte, marque l'entrée dans la vie civile pour l'individu, il délimite donc le passage de l'état de nature à l'état civil. Le chapitre VIII dont nous étudierons les deux premiers paragraphes se propose de traiter la question suivante comment caractériser ce passage en fonction des changements qu'il apporte à la nature de l'homme lui-même ? [...]
[...] Reste à savoir si le contrat social est bien l'instrument de l'humanisation de l'homme : il semble en tout cas, d'après ce texte, prévenir l'individu contre les risques de l'égoïsme en société et assurer la justice de l'administration civile ; S'il n'est pas l'occasion de l'humanisation, il est le moyen de préserver ce qu'il y a de meilleur en l'homme. Optimisme politique de Rousseau ? Certes, et aussi lucidité sur la nécessité des conditions à mettre en œuvre à un niveau politique pour permettre à l'homme de devenir pleinement libre et responsable. [...]
[...] Son argumentation, sur ce point, reste valable. Ce qui surprend davantage dans son texte, c'est l'absence de la dimension progressive et chronologique du développement des facultés, et en particulier l'absence de mention de l'éducation qui, L'Emile le manifeste bien, contribue à faire petit à petit de l'individu un homme fait, conscient et responsable de ses actes. La société semble ici être seule éducatrice, et une éducatrice spontanée, ce qui semble marquer un certain optimisme de la part de Rousseau, à la fois sur la rapidité du changement, sur le rôle bénéfique de la société, et sur la docilité de l'individu à se laisser naïve. [...]
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