Bien qu'il ne s'agisse pas d'étudier ce qui a pu ni ce qui a dû se produire, Rousseau décrit cependant le moment du contrat, au chapitre VI, comme un événement, un passage de l'état de nature à l'état civil, l'acte "par lequel un peuple est un peuple" - c'est-à-dire se constitue comme souverain (auteur des lois auxquelles il obéit). Au chapitre VIII, dont fait partie cet extrait, Rousseau indique quelles sont les conséquences morales de la souveraineté (...)
[...] Oui, c'est ce que Rousseau veut montrer ici en décrivant, dans la seconde phrase, la liberté naturelle et la possession de manière restrictive : la liberté naturelle pour bornes que les forces de l'individu", la possession "n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant". En d'autres termes, l'homme solitaire à l'état de nature, guidé par ses seuls appétits, possède un pouvoir qui n'est borné ni par celui d'autrui, ni par la résistance que la réalité pourrait opposer à ses désirs ou à son imagination. [...]
[...] Elle résulte du pouvoir de celui qui, le premier, s'empare d'une terre : le "droit du premier occupant", comme le dit Rousseau dans le chapitre suivant, "quoique plus réel que le droit du plus fort, ne devient un vrai droit qu'après l'établissement de celui de propriété", c'est à dire lorsqu'il est fondé sur un "titre positif", titre que seul confère l'Etat. En outre, on en prend possession par "le travail et la culture" et ne le conserve que pour subvenir à ses besoins. Enfin, L'homme gagne encore et surtout la liberté morale, soit la capacité par la raison, de se donner à lui même sa loi (de fixer les règles de son action) plutôt que de céder, comme à l'état sauvage, à "l'impulsion du seul appétit"- de se soumettre, en d'autres termes aux lois que la nature lui prescrit. [...]
[...] Rousseau, Du contrat social : avantages du contrat social Commentaire d'un extrait de Du contrat social, de Rousseau, sur les avantages du contrat social. Texte étudié Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède. Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif. [...]
[...] (Rousseau, Du contrat social, Chapitre 1 - Quelles sont les notions en jeu dans le texte ? La liberté, la société, les échanges - Situez le passage Bien qu'il ne s'agisse pas d'étudier ce qui a pu ni ce qui a dû se produire, Rousseau décrit cependant le moment du contrat, au chapitre VI, comme un événement, un passage de l'état de nature à l'état civil, l'acte "par lequel un peuple est un peuple"- c'est-à-dire se constitue comme souverain (auteur des lois auxquelles il obéit). [...]
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