Parmi les critères de la nation, on peut s'interroger sur la place du territoire. En effet, la nation semble 'une idée à géographie variable': le territoire fait facilement sens avec son aspect spatial et concret mais reste malléable - on peut l'aménager - et symbolique, ce qui lui permet d'être, selon les cas, lien ou frontière. Mais le territoire est aussi un élément essentiel dans la définition de l'Etat (2). Celui-ci se pose donc en intermédiaire entre la nation et le territoire, qu'il tente de maîtriser rationnellement. Cet intermédiaire étatique est d'ailleurs omniprésent puisque l'espace physique planétaire entier est réparti entre les Etats (du sous-sol aux espaces aériens), à de rares exceptions (eaux internationales et Antarctique). Néanmoins, les définitions du territoire du point de vue de l'Etat ou de l'idée nationale ne coïncident pas non plus totalement. Dès lors, dans quelle mesure peut-on penser les rapports entre idée nationale et territoire en dehors du cadre étatique?
[...] Il nécessite donc souvent d'être combiné à d'autres facteurs au sein du sentiment national, ne pouvant que rarement se suffire à lui-même. B. Les constructions culturelles du territoire On prendra dans cette partie deux exemples de la mythologie de la terre promise pour illustrer comment le territoire peut s'allier à la culture pour fonder le sentiment national. Cette intégration maximaliste du territoire, de l'Etat et de la Nation pose d'énormes problèmes car la logique de l'exclusion est poussée à l'extrême Sionisme et Etat d'Israel - On peut partir, comme le fait Emmanuel Saadia, de la constatation de l'exception du système électoral en Israël (basé sur une circonscription territoriale unique), étonnant en comparaison avec les systèmes électoraux européens (seuls les Pays-Bas appliquent un tel système depuis le 19e siècle) et au regard du rythme auquel les Etats correspondants se sont construits (ie beaucoup plus lentement). [...]
[...] Cet intermédiaire étatique est d'ailleurs omniprésent puisque l'espace physique planétaire entier est réparti entre les Etats (du sous-sol aux espaces aériens), à de rares exceptions (eaux internationales et Antarctique). Néanmoins, les définitions du territoire du point de vue de l'Etat ou de l'idée nationale ne coïncident pas non plus totalement. Dès lors, dans quelle mesure peut-on penser les rapports entre idée nationale et territoire en dehors du cadre étatique? Nous aborderons cette question à travers les deux rôles distingués par André-Paul Frognier, l'identité territorialisée (territoire comme support de la nation) et l'identité territoriale (territoire comme composante active de l'identité nationale). [...]
[...] Néanmoins, ils ont connu suffisamment de métamorphoses par le passé pour que leur évolution reste indécise. Notes 1. Par exemple, cet intitulé du Monde du 21/11/2001 : En ouvrant, mardi 20 novembre, le 84e congrès de l'Association des maires de France, Jacques Chirac a fait un vibrant plaidoyer pour la nation, "espace historique, politique, spirituel". En revanche, le chef de l'Etat a renoncé à prononcer, comme il en avait d'abord l'intention, un discours sur la décentralisation. Ce changement de pied répond à l'inquiétude provoquée à droite par la percée de M. Chevènement. [...]
[...] Quel partage du territoire ? - Il faut tout d'abord rappeler la logique militaro-foncière dans la genèse de l'Etat en Occident. Les territoires sont les enjeux du processus de monopolisation décrit par Elias dans la mesure où ils sont une source de revenus. - De même, les guerres menées entre Etats ont une vision utilitaire du territoire : l'occupation de celui-ci est stratégique ou témoin de la puissance, comme dans le cas des Empires (de Autriche-Hongrie, de Russie, Ottoman), en général multinationaux. [...]
[...] Quels rôles joue le territoire dans la définition du sentiment national ? Introduction Alors que les conflits du 19e siècle ont inspiré à Ernest Renan son essai philosophique Qu'est-ce qu'une nation ? cette question semble toujours un enjeu d'actualité d'autant que le concept ne se laisse pas facilement définir. On peut néanmoins suivre Anne-Marie Thiesse et s'accorder sur la liste des éléments symboliques et matériels que doit présenter une véritable nation : une histoire établissant sa continuité à travers les âges, une série de héros parangons des valeurs nationales, une langue, des monuments culturels, un folklore, des lieux de mémoire et un paysage typique, une mentalité particulière et des identifications pittoresques - costume, spécialités culinaires ou animal emblématique Ces critères, permettant des lectures diachronique comme synchronique, traduisent l'idée que la nation s'articule autour d'une logique d'unité et de différence : la nation inclut les populations qui partagent un certain nombre d'éléments suivant cette grille (pas nécessairement les mêmes au cours du temps) et se distingue des autres populations de cette manière. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture