Risquer, c'est s'avancer, s'engager dans une action sans garantie, sans certitude, mais c'est surtout se mettre (parfois volontairement) dans une situation où le danger est omniprésent, c'est défier les éléments, la force des choses, c'est marcher parmi les obstacles, s'avancer en terre inconnue pour agir, verbe que l'on peut définir comme interrompre un processus naturel de succession d'événements et créer du neuf, transformer le monde, définition chère à Hannah Arendt.
Le risque est-il inhérent à l'action, c'est-à-dire que toute action se doublerait d'un facteur risque imposé à l'individu ou est-ce que le risque peut émaner d'un choix volontaire, ce qui reviendrait alors à prendre des risques, à passer outre une limite et s'avancer volontairement en terre inconnue et minée.
L'action est-elle risquée en elle-même, est-ce nous qui la rendons risquée, ou peut-on annihiler ou plus plausiblement réduire les risques liés à l'action ? Peut-on, en quelque sorte, se mithridatiser contre les risques, assouplir le processus de l'action et faire qu'elle soit une épreuve moins douloureuse, tant pour soi que pour les autres ?
[...] Que risque t-on dans l'action ? Table des matières La table des matières est vide car aucun style de paragraphe sélectionné dans l'inspecteur n'est utilisé dans le document. INTRODUCTION Faites donc, agissez mais à vos risques et périls Par cette recommandation passée dans le langage commun est mis ipso facto l'accent sur le caractère risqué, incertain, hasardeux, voire dangereux de l'action humaine. Elle exprime le saut dans l'inconnu qu'est l'action ; un saut qui peut, certes, mener l'individu à son but, mais au gré du risque, c'est-à- dire de l'incertitude, du hasard, du danger mais qui peut également causer l'échec de son entreprise voire la perdition de l'individu. [...]
[...] Épictète, Manuel [xvi] Aristote, Éthique à Nicomaque, VI, Paris, Garnier-Flammarion, 2004. [...]
[...] C'est alors la résolution, la constance de l'individu qui lui permettra de se sortir de la forêt d'embûches dans laquelle il est plongé lorsqu'il agit. Alors que le risque majeur de l'action se caractérise par l'égarement, la résolution permet de croire en son pouvoir, ainsi de réduire l'incertitude. b. Aristote : la sagacité Aristote (384 av. J.-C. 322 av. J.-C.), dans son Éthique à Nicomaque, considère que la prudence (ou sagacité), accompagnée de raison et de vérité, s'inscrit dans le domaine de l'action. [...]
[...] L'action est risque puisqu'elle tient en son pouvoir notre probité, notre caractère, notre avenir. Toute action contribue donc à réaliser notre être, à refléter nos valeurs, notre morale, en même temps qu'elle transforme le monde. b. Sartre : L'action engage la responsabilité de l'individu Par ailleurs, outre le risque constitué par l'imprévisibilité des conséquences de l'action, le risque porte également sur notre responsabilité en tant qu'agent. Jean-Paul Sartre (1905-1980), en vertu de sa morale existentialiste rigoureuse, écrivait que l'homme n'était que l'ensemble de ses actes que l'homme était le seul à pouvoir dessiner sa figure à pouvoir se choisir même (ou surtout) dans les situations ses plus délicates, à pouvoir faire montre de sa liberté en rejetant les étiquettes qu'on lui avait apposé, ainsi le seul à pouvoir se faire et se choisir. [...]
[...] Réduire les risques devrait également passer par amoindrir la place que tient le hasard dans les affaires humaines : seulement, comment s'y prendre ? Le hasard, la chance sont à combattre car ce sont des conséquences qui tournent à l'avantage de certains, mais des conséquences qui sont une injustice, une faveur imméritée, et surtout la dérision du labeur, des efforts et de l'action elle-même. c. L'homme D'action existe-t-il ? Certes, réduire le facteur risque de l'action et ôter l'incertitude de son processus sont des ambitions(ou des rêves) répandues, mais comment s'y prendre, outre par la sagacité et la concordance avec l'entendement ? [...]
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