Ne dit-on pas que « le rire est le propre de l'homme »?. Il a, de tout temps, inspiré des chefs d'œuvres littéraires et été utilisé comme une authentique arme de persuasion. Pourtant, songeant à sa position dans l'art de persuader, Cicéron, dans son dialogue De l'Orateur, pose entre autres les questions suivantes au sujet du rire : « Convient-il à l'orateur de vouloir l'exciter? Jusqu'à quel point le doit-il? ».
Pourquoi maintes grandes œuvres de la littérature ont recours à une forme plaisante et agréable dans leur contexte de persuasion?
Pourquoi le rire, le comique occupent-ils une place si importante dans ces œuvres à visée persuasive? Nous nous appuierons en premier lieu sur Gargantua, de Rabelais, dont le comique fait partie intégrante du livre.
[...] Et ne fut possible de tirer de lui une parole, non plus qu'un pet d'une âne mort. » Lors de la performance d'Eudémon qui marque le triomphe de la nouvelle éducation et de l'idéal humaniste, Gargantua se sent humilié. Il suscite de la pitié mais de l'amusement à la fois, telle une bête de foire. En contraste avec son statut de géant, Gargantua paraît ici vulnérable et fragile. Il n'est en pas moins important pour l'auteur de ménager les affections de l'auditoire et de ne pas attaquer maladroitement des personnes qui lui sont chères. [...]
[...] L'humour par la dérision ainsi que les modes plaisants dans toute leur diversité: parodie, jeu de mots légers, ironie, ou encore le non-sens sont donc parfois très appropriés au même titre qu'un registre raisonnable pour traiter plus sérieusement qu'il n'y parait des sujets graves. Mais pouvons-nous rire de tout? Certains sujets ne peuvent être abordés dans un contexte plaisant et humoristique. Cela peut déclencher un mécontentement auprès des personnes ou des classes sociales visées. Beaumarchais, dans Le Mariage de Figaro, nous fait part de ses opinions sociales concernant la noblesse au travers du personnage principal, Figaro, qui dit: « Vous vous êtes juste donné la peine de naitre. ». Sans doute utilise-t-il l'humour, l'ironie pour passer outre la censure. [...]
[...] La caricature est un moyen opérant dans la persuasion, quoique tout de même limitée. Elle donne d'une personne ou d'une société une représentation déformée de façon significative. Le spectateur reconnaît facilement ce qu'elle montre tant les traits sont exagérés. Elle altère la réalité des traits ou des comportements et cherche à attirer l'attention sur ces derniers. Elle fait naitre le rire en rompant avec l'image habituelle. Ce rire est parfois mesquin. Voltaire l'utilise pour mettre les rieurs de son côté. [...]
[...] Le rire est, en somme, comparable à un jeu de séduction entre l'auteur et le lecteur et c'est parce qu'il permet une meilleure communication en s'attirant de bonnes dispositions qu'il a été et est encore utilisé de manière récurrente. Il est donc tout à fait profitable de lui accorder une grande place, sous certaines réserves malgré tout. Avoir égard aux circonstances, modérer ses saillies, être maître de sa langue et sobre de bons mots, telles sont donc les qualités qui distinguent l'orateur du bouffon. [...]
[...] Pourquoi le rire, le comique occupent-ils une place si importante dans ces œuvres à visée persuasive? Nous nous appuierons en premier lieu sur Gargantua, de Rabelais, dont le comique fait partie intégrante du livre. Alors si l'efficacité du rire est indéniable, nous verrons que celle-ci se trouve tout de même confrontée à certaines limites, pourtant il est essentiel pour l'Homme de rire puisque cela fait partie de sa nature. Le rire permet d'établir une ouverture d'esprit du lecteur qui devient plus apte à adhérer aux idées de l'auteur. [...]
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