Le progrès de la science et de la technologie ont accru d'une manière considérable la puissance de l'homme et, par là même ses responsabilités, au point de lui donner un pouvoir de vie et de mort sur l'espèce humaine ou sur l'avenir de la planète. En même temps, ces responsabilités sont devenues si lourdes et si complexes que les hommes ont été tentés de s'en décharger sur la collectivité. Ce problème est au centre des discussions. On ne peut pas être responsable de tout, mais on ne peut pas non plus se dérober à ses responsabilités. Levinas, en s'inspirant d'une pensée de Dostoïevski, écrit que « je suis responsable de tout, devant tous et moi plus que les autres » Sartre reprend cette idée en ajoutant que l'homme est responsable de ce qu'il est et de qu'il fait, puisqu'il « n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ». ici se pose alors la question de l'identité mais aussi elle de la liberté, si les hommes tentent de se décharger de leurs responsabilités. Alors la responsabilité précède t-elle la liberté et l?identité ou est-ce le contraire ? (...)
[...] Je me découvre responsable pour lui, de manière asymétrique, sans attente de réciprocité. Le moi se sent irremplaçable. Personne ne saurait remplacer cette responsabilité envers autrui et pour autrui. Mais cette responsabilité entière et asymétrique qui appartient à l'homme n'est-elle tout de m^me pas outrancière. N'entrave-t- elle pas à la liberté de l'homme ? La liberté est l'absence de contrainte or la responsabilité est souvent retenue comme contrainte, obligation morale, selon Kant. L'homme est un être libre, c'est-à-dire qu'il est auteur de son acte car la liberté signifie capacité de s'autodéterminer, d'initier un acte, avec sa série de conséquences. [...]
[...] La responsabilité est caractérisée par sa dimension collective. C'est-à- dire que nous devons être responsables de tout ce qui nous entoure, avec une vision globale et une précaution à l'égard des générations futures, je suis responsable devant autrui, en sujet irremplaçable. La responsabilité paraît aux yeux des hommes être une contrainte, une charge, mais elle découle d'un processus qui fonde l'humanité. L'homme est responsable car il a une identité et qu'il est libre. [...]
[...] Levinas présente le tiers comme toute l'humanité qui nous regarde dans les yeux d'autrui. Ce dernier doit être compris comme une fin en soi. Le tiers ouvre d'emblée ma responsabilité à tous les autres hommes et pas seulement à mon prochain. Les hommes, montre Kant, sont responsables de leurs actes, dans la mesure où ils sont sujets d'une volonté autonome, qui leur permet d'agir moralement et éventuellement, de se complaire à agir de façon immorale. Kant dégage cette philosophie morale de l'expérience commune, c'est-à-dire de la pratique par les hommes du jugement moral. [...]
[...] La responsabilité est individuelle mais s'étend de proche en proche parce que dans le monde, rien n'est séparable. L'écologie nous apprend que si une destruction a lieu en un point de a planète, elle ne peut pas être sans incidence sur le reste du monde. Dans son action, l'homme responsable est invité à évaluer ses effets prévisibles de ses décisions et de ses actes, à gérer et à déterminer l'application et les conséquences de ses décisions. Tout de suite après l'action, il y a le principe de précaution et crainte. [...]
[...] Levinas pense que la responsabilité précède notre liberté. Mais alors d'où procède la responsabilité ? Levinas introduit le concept d'altérité : la responsabilité est quelque chose qui s'impose à moi à la vue du visage d'autrui suffit de voir un visage pour se sentir otage d'autrui se sentir convoqué à la responsabilité. Le visage est expression, supplication. Quand je regarde une personne, je ne vois pas ses yeux mais je suis transporté dans un au-delà qui me révèle l'idée d'infini que je ne peux trouver en moi-même. [...]
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