Respect dans la nature, contrainte, autorité, force physique, moralité, raison, domination, Spinoza, Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel Kant, conflit, sociabilité, surmoi, Sigmund Freud, Jean-Paul Sartre
L'idée de respect, chacun de nous la vit d'abord sur le mode de la contrainte. C'est une manière de s'incliner devant une autorité. La nature nous offre le spectacle permanent de ces rapports où les uns dominent et s'imposent aux autres. Mais peut-on dire de ces derniers qu'ils respectent cette force par laquelle ils sont contraints ? Quelle illustration la nature peut-elle nous donner de ce qu'est le respect ? Cela reviendra à se demander s'il est possible de s'en tenir à l'idée que le respect consiste simplement dans le fait de "se faire respecter", c'est-à-dire s'imposer par la force. Ce respect physique, on le sait, ne dure que le temps que dure la force...
[...] Cela n'a alors pas la consistance que lui donne Kant. Le problème serait de savoir si l'homme est capable de cette pure moralité. Dans la perspective qui est celle de Sartre, l'être respectueux ne peut être que celui qui choisit de jouer le respect. Ce qui fait que l'homme est un être qui a une histoire, et pas simplement une nature, tient dans le fait qu'il doive se hisser jusqu'à son humanité. Elle n'est pas une donnée figée, ni gracieusement offerte par la naissance. [...]
[...] Mais un pur respect dénué de tout sentiment, tels la crainte ou l'espoir, est-il possible ? Si l'on admet que l'homme se cherche une identité, cela ne revient-il à ancrer le respect dans la facticité, dans l'apparence, ou le souci de notre image, l'éloignant ainsi d'un authentique sentiment moral ? La question nous invite donc à examiner jusqu'où nous pouvons dire des hommes qu'ils sont respectueux, et comment ils peuvent le devenir, si rien dans la nature ne semble fournir de modèle suffisant. [...]
[...] Le respect peut-il exister dans la nature ? L'idée de respect, chacun de nous la vit d'abord sur le mode de la contrainte. C'est une manière de s'incliner devant une autorité. La nature nous offre le spectacle permanent de ces rapports où les uns dominent et s‘imposent aux autres. Mais peut-on dire de ces derniers qu'ils respectent cette force par laquelle ils sont contraints ? Quelle illustration la nature peut-elle nous donner de ce qu'est le respect ? Cela reviendra à se demander s'il est possible de s'en tenir à l'idée que le respect consiste simplement dans le fait de « se faire respecter », c'est-à-dire s'imposer par la force. [...]
[...] La nécessité qui est la nôtre de vivre avec autrui oblige l'homme à penser les règles qui vont le rendre possible. Le respect prend ainsi son sens moral et son utilité sociale, même si les deux acceptions ne témoignent pas de la même exigence. Elles convergent plutôt dans leurs effets. L'homme est donc plutôt parmi les êtres de la nature celui qui invente, au-delà de l'instinct, les valeurs qui le rendent digne. [...]
[...] C'est l'idée de désir comme conatus. Ce « respect » naturel, primaire, est donc lié à la crainte qu'inspire l'être en question. Dans ce cas, le plus fort n'est pas à proprement parler respectable, il est simplement dominé. Il n'a donc pas, dans ce rapport, de respect nulle part. En quel sens ? Dans le sens où la notion aura aussi, voire surtout une valeur morale. L'homme est donc seul capable de respect, mais n'est pas pour autant naturellement respectueux. [...]
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