DESCARTES a étudié chez les Jésuites, au collège de La Flèche avant de voyager à travers l'Europe et de s'installer en Hollande en 1629. Il a choisi de passer presque toute sa vie d'adulte hors de France, éloigné de sa patrie sans être devenu citoyen en son pays d'adoption : déçu par les trois voyages qui le ramenèrent à Paris, secoué par les querelles théologico-politiques qui finirent par lui faire quitter les Pays-Bas, il a traversé la guerre de Trente ans et fui la fronde avant de mourir à Stockholm où la reine Christine de Suède l'avait appelé.
Nous verrons comment chez DESCARTES sont posés les fondements d'une forme de Laïcisation de la pensée ?
Nous exposerons tout d'abord de quelle manière DESCARTES différencie les hommes des bêtes puis les hommes entre eux et enfin nous verrons de quelle façon en reprenant la formule de BOSSUET, « un grand combat (…) se prépare au nom de la philosophie cartésienne » à partir du XVIIème siècle.
[...] Cette laïcisation de la pensée fondée sur la connaissance, peut paraître ici anachronique, attendu que, pour l'auteur des Méditations métaphysiques, contrairement à Machiavel, pour qui l'expérience seule suffit, c'est Dieu qui est garant de la connaissance. En effet il ne faut pas croire, par exemple, que Dieu ait voulu que la somme des angles d'un triangle soit égale à deux droits parce qu'il a connu que cela ne pouvait faire autrement mais c'est parce qu'il l'a voulu que cela soit vrai. (Méditations métaphysiques citée dans l'encyclopédie UNIVERSALIS). [...]
[...] (Discours de la méthode, partie paragraphe 4). Il y a constante opposition chez l'auteur entre les biens de la fortune et les biens de l'âme qui seuls dépendent absolument de notre libre-arbitre. Ainsi la fortune se déploie toujours au-delà de la volonté du sujet et traduit l'irréductible présence d'autres volontés agissantes. Le jugement des hommes et des souverains, gouvernés par la perfection divine Si la raison est égale en chaque homme, c'est l'usage qu'on en fait qui diffère. La diversité des opinions et donc le jugement, ne vient pas du fait que certains sont plus raisonnables que d'autres. [...]
[...] C'est d'ailleurs la source de nos erreurs. Cependant, cette volonté trouve une certaine limite. Pour DESCARTES il nous faut restreindre la réflexion philosophique à ce que la raison naturelle peut connaître. Prendre acte que notre entendement est limité et que notre pensée ne peut être aussi compréhensible que celle de Dieu est un moyen pour ne pas s'égarer dans notre quête de vérité. Sur ce point on remarque que dans la seconde partie du discours, DESCARTES se protège de nouveau : C'est pourquoi je ne saurois aucunement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes, qui, n'étant appelé ni par leur naissance, ni par leur fortune au maniement des affaires publiques, ne laissent pas toujours en idée quelque nouvelle réformation ; et si je pensois qu'il y eut la moindre chose en cet écrit par laquelle on me pût soupçonner de cette folie, je serois très marri de souffrir qu'il fût publié. [...]
[...] Dieu est donc bien le garant de la fiabilité de notre connaissance. II/ à la diversité de l'homme Des qualités inégalement réparties On peut commencer par se demander pourquoi DESCARTES ne distingue simplement pas les hommes entre eux par leur physique ? Il y a deux raisons pour cela, d'une part, il refuse de faire confiance à ses sens dans la méthode, et d'autre part parce que Dieu forma le corps d'un homme entièrement semblable à l'un des notre, tant en la figure extérieur de ses membres qu'en la conformation intérieure de ses organes (Discours de la méthode, partie 5 paragraphe 4). [...]
[...] Il fait donc clairement comprendre, qu'il ne saurait remettre en question le fait que Dieu est l'être souverainement parfait Cette perspective fait que DESCARTES croit en la monarchie de droit divin Dieu donne le droit à ceux auquel il donne la force (Œuvres, ed : Adam & Tannery ; Paris vol.1964-1974, cité dans le Dictionnaire de la philosophie politique P. RAYNAUD et S. RIALS, ed : PUF, 1996). Ainsi une certaine catégorie d'individu, les souverains, échappe aux aléas des qualités, que sont la pensée, la mémoire et l'imagination. En effet puisqu'il est raisonnable de se dévouer pour son prince, pour son pays, pour sa ville et même pour un homme en particulier, lorsqu'on l'estime beaucoup plus que soi (Passions de l'âme, II, art 83) on peut donc penser que le Prince est par définition doué de ces qualités. [...]
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