Le terme religion proviendrait du latin "religere" qui signifie recueillir ou bien de "religare" signifiant relier. Les deux étymologies sont concurrentes et si Cicéron privilégie la première, la seconde paraît assurément plus séduisante. La religion serait donc ce qui relie les hommes aux dieux, le moyen pour communiquer avec ceux-ci. Mais au-delà de ce lien elle serait également ce qui relie les hommes les uns aux autres. C'est en ce sens que l'on peut dire du phénomène religieux, phénomène social, qu'il est administration du sacré.
Ne pourrait-on pas dire que la croyance en un Dieu créateur, puissance absolue met tous les hommes sur le même plan ? Tous les hommes sont frères devant Dieu. Cette fraternité serait le lien que tissent les religions entre les hommes.
On peut donc accorder une fonction sociale aux religions, si elle n'est pas même prédominante.
"On trouve dans le passé, on trouverait même aujourd'hui des sociétés humaines qui n'ont ni science, ni art, ni philosophie, mais il n'y a jamais eu de société sans religion", écrit Bergson dans "Les deux sources de la morale et de la religion", un ouvrage qu'il consacre à la double nature de la religion.
La religion aurait donc une fonction structurelle dans les sociétés, peut-être indispensable. Pourtant, il ne faut pas s'arrêter à la qualité d'association de celle-ci. En effet si la religion associe les hommes, elle peut également les diviser. On le comprend aisément au vu de la diversité des religions, des croyances. On peut donc s'interroger sur la nécessité des religions sur l'utilité de la morale qu'elles enseignent et divulguent.
De quelle manière les religions peuvent-elles à la fois réunir et diviser les hommes ? Le rôle social des religions se retrouve-t-il dans nos sociétés contemporaines ? La morale religieuse n'est-elle pas garante de l'ordre d'une société ?
[...] La force associative de la religion produit l'union de croyants dans un premier temps, mais elle produit évidemment une force qui divise en excluant ceux qui n'appartiennent pas à cette communauté, en s'excluant elle-même des autres. Dans nos sociétés contemporaines on constate par exemple que de nombreuses sectes s'excluent et se mettent en marge de la société. Or toute religion débute par un état sectaire ou celle-ci est largement minoritaire. Dans cette mesure on peut considérer que le pouvoir associatif de la religion s'effectue en partie et souvent uniquement sur ses adeptes. [...]
[...] De quelle manière les religions peuvent-elles à la fois réunir et diviser les hommes ? Le rôle social des religions se retrouve-t-il dans nos sociétés contemporaines ? La morale religieuse n'est-elle pas garante de l'ordre d'une société ? Nous nous intéresserons au rôle de la religion au sein d'une société ou d'un groupe. Nous verrons comment celle-ci permet de maintenir la cohésion et l'ordre et ainsi de réunir les hommes (devant Dieu.) Ensuite notre questionnement se portera sur les divisions que celle-ci peut engendrer en créant une frontière entre les groupes et les sociétés du fait de leurs religions. [...]
[...] Les religions sont souvent en conflit de manière à imposer leur vision du monde. La religion de l'homme est "sainte, sublime, véritable", elle unit les hommes qui se reconnaissent tous pour frères, prône la charité, prêche la servitude et proscrit la violence. Mais les faits ne confirment pas les écrits. Les croisades en sont un bon exemple. Cette guerre au nom de Dieu fournit une illustration de la division qu'engendrent les religions souvent interprétées et détournées. On se souvient aussi des rois de France qui appuyaient leur autorité sur un "pouvoir divin". [...]
[...] Si la religion a pu être vitale aux hommes dans le passé pour les associer, son rôle semble néanmoins beaucoup plus contestable aujourd'hui. Ne pourrait-on pas considérer que la philosophie et la science ont pu prendre le relais La religion ne serait-elle pas presque devenue inutile aux Hommes, voire nocive dans certains cas ? De ce point de vue on reconnaît que la religion a pu être un moteur à l'humanité et à l'élaboration de civilisation. Mais on peut également constater que la religion est devenue un frein au progrès de l'homme qui doit s'en séparer au profit de la rationalité. [...]
[...] La religion est donc une maladie qui infecte et affecte les hommes. La religion serait un outil des puissants pour maintenir les hommes dans leurs chaînés, sans qu'ils aient le désir de se révolter. Marx l'entend ainsi et il écrit que l'homme libre doit se détacher des religions. Si les religions associent et réunissent les hommes c'est d'une manière malsaine qui va à l'encontre de l'homme. Ne pourrait-on pas relativiser ces faits, lorsque les religions retournent à un but plus spirituel ? [...]
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