Origine et fondement : deux termes proches qui supposent l'analyse d'une certaine progression, la continuité d'un processus ainsi que son articulation en plusieurs périodes ou phases. Mais l'origine des religions suppose l'origine de toutes les religions et non pas celle d'une seule et unique. Nous avons donc à analyser la peur de la mort comme origine commune, fondement propre à toutes les religions.
Nous pourrions reformuler le sujet de la manière suivante : la religion est-elle fondée sur la peur de la mort ? Si oui, repose-t-elle uniquement sur ce fait ou découle-t-elle d'un plus grand nombre de facteurs chronologiques ? Certes, il existe un lien entre la religion et la mort car les religions, quelles qu'elles soient, induisent la vie éternelle. Aussi la mort conduit à une crainte, une peur que chacun ressent de manière plus ou moins conséquente. Mais cette peur fonde-t-elle la religion ? Il faut s'interroger sur le sens de « fonder ». Nous analyserons donc la religion en tant que remède à la peur humaine, puis comme une consolation avant de comprendre en quoi les religions sont fondées sur la raison. L'origine des religions n'est donc pas unique mais bien complexe.
[...] Les doctrines religieuses contrôlent en quelque sorte la psychologie des hommes en définissant la mort, non pas comme une souffrance et un désespoir, mais comme une libération. Aussi cette idée permet d'obtenir un certain pouvoir sur le comportement du genre humain avec l'introduction des notions de bien et de mal, d'enfer et de paradis, ce qui pousse les croyants et pratiquants à se soumettre à vivre correctement, sans frauder ni pécher dans un but précis : accéder au paradis. La religion ne peut donc, a priori, pas être définie comme une science concrète mais simplement comme une promesse au peuple d'une vie meilleure après la mort, promesse synonyme de consolation. [...]
[...] Nous avons donc prouvé en premier lieu que la peur de la mort était une origine des religions, mais en second lieu qu'elle n'était pas le seul critère, souvent contredite par des critères opposés. Nous sommes arrivés à la conclusion que les religions pouvaient voir le jour grâce à l'ignorance du genre humain. Pour appuyer notre idée, nous pouvons citer Epicure qui disait en son temps : Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. [...]
[...] Le lien entre la mort et la religion est séculaire, il existe depuis de nombreux siècles car depuis le début de l'ère humaine, nous savons que la vie n'a qu'un aboutissement : la mort ! Ainsi que l'affirmait Goethe dans Les souffrances du jeune Werther, la vie n'est qu'une étape Naître c'est finir par mourir. La vie s'inscrit donc dans la finitude. Comme l'affirme Heidegger : dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir citation qui décrit avec précision l'aspect dramatique de la condition humaine. A quoi bon exister, si c'est pour disparaître ? C'est donc sur ce point qu'interviennent les religions. [...]
[...] Aussi l'origine de la religion trouve un sens dans la naïveté de l'être humain. Comme l'affirme Freud, la religion pourrait être une illusion, illusion qui prend vie du fait de la détresse infantile ayant besoin d'une constante protection non pas face à la mort mais face à la vie elle-même et à ses obstacles. Car grandir est un obstacle, tout comme mourir. Dès lors que l'on s'interroge sur le fait que la religion a pour origine la peur de la mort, pourquoi ne pas s'interroger sur l'hypothèse que son origine soit la peur de la vie ? [...]
[...] Les religions ont-elles pour origine la peur de la mort ? Origine et fondement : deux termes proches qui supposent l'analyse d'une certaine progression, la continuité d'un processus ainsi que son articulation en plusieurs périodes ou phases. Mais l'origine des religions suppose l'origine de toutes les religions et non pas celle d'une seule et unique. Nous avons donc à analyser la peur de la mort comme origine commune, fondement propre à toutes les religions. Nous pourrions reformuler le sujet de la manière suivante : la religion est-elle fondée sur la peur de la mort ? [...]
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