La religion se veut universelle et nous constatons qu'elle y parvient dans une certaine mesure. Si la religion est effectivement présente partout dans le monde, elle est vécue différemment par chacun. Nous étudierons les valeurs et les limites de la religion dans son universalité, en nous attachant d'abord au rapprochement qu'elle opère entre les hommes avant de voir ses limites quant au domaine de la morale et ses conséquences, en considérant la violence religieuse comme problème central de cette réflexion (...)
[...] La religion est incontestablement à l'origine d'un lien, unissant les fidèles et présentant donc de grands avantages : la violence à l'intérieur de cette communauté solidaire est évidemment proscrite. Cependant, il est clair qu'à une échelle plus importante, la religion a plutôt tendance à faire s'affronter les hommes qu'à les unir. C'est-à-dire que si la religion parvient à unir les fidèles dans une communauté, elle n'arrive que très rarement à réunir les communautés de religions différentes, sans que la violence éclate. [...]
[...] La violence religieuse, réalité indéniable, peut paraître étonnante à la vue des textes sacrés, fondements de chaque religion. En effet, ces textes comportent des règles de vie, des obligations et surtout des interdits (on se souviendra des dix commandements) régissant la vie des hommes entre eux. Toutes ces règles censées provenir de la transcendance divine, ont une valeur sacrée et fonderaient une certaine morale. Chaque religion, à travers ses propres textes fonderait donc une certaine morale qui a cependant l'inconvénient de ne pas être universelle. [...]
[...] Ont-ils des chances de cesser ? Avec Marx, la religion est vue comme une production sociale destinée à consoler l'homme qui vit dans un monde mauvais et décevant. Ainsi, l'homme se projette dans un autre monde, idéal, c'est en ce sens que la religion est l'opium du peuple qui le soulage et le réconforte. Le problème est que cet opium empêche l'homme d'agir concrètement dans le monde réel. Autrement dit, à trop espérer d'un monde idéal dans l'au-delà, les hommes s'empêchent de transformer concrètement le monde dans lequel ils vivent. [...]
[...] Il me semble alors que le domaine de la morale est fondé par la raison et non par la religion. C'est alors que l'on peut se demander, sachant que la raison que l'on possède tous fonde la morale, pourquoi il existe autant de violence religieuse. En d'autres termes, pourquoi l'homme n'agit-il pas moralement ? La religion incite-t- elle les hommes à agir ainsi ? Si l'homme a tendance à agir ainsi, c'est parce qu'il est détourné de la morale par la force persuasive de ses penchants. [...]
[...] La morale universelle, au contraire, s'impose à nous tous immédiatement (sans la médiation de la lecture ni de l'interprétation) ; et c'est justement parce qu'elle s'impose à chaque homme quelle que soit sa religion et que l'athée a lui aussi conscience des lois morales que l'on peut dire que la religion n'est pas ce qui fonde la morale universelle. La morale est sans aucun doute fondée rationnellement par la raison. La raison fonde le devoir qui s'impose à moi immédiatement et selon lequel je dois agir. Le devoir ne fixe pas d'interdits, il me dit à tout moment ce que je dois faire et se base sur la raison, universellement possédée. En ce sens, il semblerait que la raison soit supérieure à la religion, alors que justement celle-ci prétend souvent le contraire. [...]
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