La religion, comme la philosophie, son animées de préoccupations communes: l'existence de Dieu, le sens de l'existence humaine ou encore ce qu'il y a après la mort. Bien qu'il y ait nombre de points divergents entre les différentes religions, elles restent un ensemble de pratiques, dogme ou croyances qui définissent un rapport entre l'être humain et le divin. Grâce à la religion, les hommes espèrent obtenir le salut, c'est à dire être sauvé du mal, de la mort. Mais nous pouvons nous demander, la religion est-elle une illusion? Une illusion peut avoir plusieurs sens: cela peut être une fausse perception, ou bien une croyance née d'un désir, une espérance. Ici cela semble être le second sens qui est le plus adapté. Cette question sous-entend alors qu'il serait possible que tout ce qu'est la religion ne soit qu'une illusion, utilisée pour pousser l'homme à croire en quelque chose qui n'existe pas. Ainsi, on peut se demander, l'homme a-t-il besoin de croire et si oui, pourquoi ? Mais on peut également s'interroger sur les messages religieux révélés par les prophètes : relèvent-ils d'une vérité, ou bien d'une illusion que les hommes auraient mise en place pour supporter leur condition? Le problème est donc de savoir, si la religion est une illusion, ce que l'on reçoit en échange de la croyance, et si cela nous est vraiment indispensable.
[...] Celui qui croit est celui dont la foi n'est pas assez assumée pour éloigner le doute, donc on remarque dans la façon même de parler de la foi ou de la croyance en Dieu une faiblesse : croire en lui ne serait alors qu'une illusion, parce que ceux qui ont la foi désirent croire en lui, dans la perspective d'obtenir le salut. Ainsi, pour Freud, la religion est belle et bien une illusion. D'autres philosophes, bien que n'étant pas aussi catégoriques que Freud, font quand même une critique qui peut être interprétée de façon similaire. C'est le cas du philosophe Marx, qui nous dit que la religion est « l'opium du peuple ». C'était était à l'époque un antalgique, c'est à dire qu'il servait à apaiser la douleur de ceux qui souffrent. [...]
[...] Et donc, c'est cette souffrance que la religion cautionne, selon Marx. Ainsi, on peut dire que pour lui, la religion n'est qu'un moyen de renforcer les inégalités et injustices, et que c'est un mal dont les hommes doivent se libérer. En le faisant, ils prendraient conscience qu'ils sont maitres de leur destin et que la transformation du monde leur appartient. Ils recouvreraient ainsi leur indépendance, que leur avait enlevée la religion qui les emprisonnait, et reprendraient les pleins pouvoirs sur leur vie et leurs choix. [...]
[...] Pour lui, la religion est une névrose de l'humanité, qui provient d'une frustration. En effet, la vie ne peut pas satisfaire les désirs de l'homme, alors il crée un monde où ceux-ci peuvent être réalisés. Pour Freud, la religion est une sorte de délire, c'est à dire prendre des éléments de l'imagination comme une réalité, qui est partagé par tous les ceux qui la pratiquent. Il dit donc clairement que pour lui, c'est une illusion: ce n'est pas une erreur mais plutôt une croyance née d'un désir, d'un besoin, donc on ne croirait pas en Dieu parce que l'on est persuadé qu'il existe réellement, mais plutôt parce qu'on voudrait qu'il existe pour nous écouter et nous aider. [...]
[...] Spinoza pense par exemple que la religion n'est pas un pur délire de l'imagination. Pour lui, foi et raison sont deux voies de salut distinctes, qui bien qu'elles semblent proches, ne sont pas équivalentes. Il faut en effet faire une distinction entre la foi et la raison: la foi est une croyance ferme en une idée, une certitude intime dont l'objet n'est pas démontré rationnellement, tandis que la raison est un savoir, une connaissance. Si la voie de la raison relève de la vérité, et que la foi est plutôt subjective, il estime que la religion exprime un contenu d'une certaine vérité, bien qu'il soit obscur et confus. [...]
[...] Si les avis sur l'existence de Dieu sont mitigés, certains philosophes tels que Descartes sont catégoriques sur la question : Dieu existe, donc la religion relève de la vérité. Pourtant, une grande majorité semble penser que l'origine même de la religion fait d'elle une illusion. L'apparition du fait religieux est à mettre en relation avec la condition humaine. On peut admettre que ces Hommes croient parce qu'ils ont besoin de contrôle sur leur vie, un besoin de sens qui est inhérent à la conscience humaine. [...]
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