Dissertation entièrement rédigée de Philosophie portant sur la religion et ayant pour sujet : "La religion est-elle essentiellement irrationnelle ?".
[...] Conclusion : L'irrationalité des religions n'est donc pas ce qui les met en dessous du seuil de la raison, ni ce qui la dépasse mais ce qui relève d'une expérience singulière et incomparable. Kierkegaard montre très bien la contradiction entre le croyant et le spéculant, indiquant par là même l'impossibilité de comprendre l'un à partir de l'autre. La distance est infinie entre la certitude de la foi et la certitude de la raison en ceci que la raison nie par principe tout ce qui est incertain ou douteux alors que la foi fait l'épreuve de l'incertitude au cœur même de la certitude. [...]
[...] L'adepte d'une religion est un croyant et on pense naturellement trouver là son essence même. Mais le phénomène de croyance est plus large que la foi religieuse. Elle consiste essentiellement à donner son assentiment à une représentation ou un état de chose en général. Or il faut nécessairement distinguer dans la croyance la disposition d'esprit et le contenu de la croyance. Si croire consiste toujours à tenir pour vrai quelque chose, ce qui est cru peut varier selon qu'il est vérifiable ou non. [...]
[...] Le sacré est irrationnel au sens où il est tout autre que la raison, il rend manifeste le surnaturel. Faire l'épreuve d'une réalité d'un autre ordre que naturel, c'est reconnaître l'incapacité de l'homme à dire le mystère du Tout Autre qui est au fondement de toutes les religions. De manière plus générale, le sacré nomme ce qui transcende toute explication rationnelle ou naturelle. Il permet de penser la religion comme essentiellement exempte de comparaison et de ressemblance avec autre chose. [...]
[...] La religion est-elle essentiellement irrationnelle ? A la lecture de l'énoncé, deux difficultés apparaissent : d'un côté la relation entre la religion et la raison et de l'autre l'essence de la religion elle-même. Ces deux aspects se rejoignent à partir de la religion définie comme un acte de croyance. S'il existe une différence essentielle entre croire et savoir alors on peut en effet considérer que la religion n'est pas de l'ordre du savoir puisqu'elle s'éloigne nécessairement de la possibilité d'être prouvée et attestée par la raison. [...]
[...] En quoi consiste alors la foi religieuse si elle n'est pas une croyance en attente de savoir ? Elle est bien une disposition d'esprit mais qui consiste à affirmer ce que l'on conçoit indépendamment de tout raisonnement. La valeur de la croyance dépend alors uniquement de la valeur de son affirmation et non de sa possible vérification. Plus précisément, elle est une confiance absolue exprimant une conviction, elle a en commun avec le savoir d'être certaine tout en étant d'une autre nature. [...]
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