CROIRE : adhésion sans certitude rationnelle et indubitable, qui va du très probable jusqu'au pur dogme, de la naïveté sans recherche de preuves jusqu'à preuves erronées ou illusoires. EX : préjugés, superstitions, obscurantisme. La croyance se manifeste souvent par une confiance intime en une idée, une personne ou un fait.
Nuance : certaines vérités dépassent les bornes de notre perception et de notre raison : la croyance reste alors le seul moyen (bien que risqué) de les appréhender (...)
[...] La nation est sacrée pour le nationaliste, càd tout ce qui ne vient pas d'elle, par le sol et la lignée, est impur. La Vie est sacrée pour les adversaires de l'avortement, càd l'homme n'a pas le droit d'y toucher, de la prendre. L'inceste est le tabou fondateur de notre civilisation, càd le enfants sont intouchables sexuellement par leurs parents, et réciproquement. Ainsi, le domaine du sacré délimite ce que l'existence a d'essentiel, de pur, d'absolument honorable, et il est retiré du cours normal des choses : il est dans l'espace, mais séparé de l'usage qu'on fait des autres choses ; il est dans le temps, mais impose le devoir de toujours le conserver comme tel, ne pas y toucher il a valeur d'éternité. [...]
[...] EX Dans l'Ancien Testament, pendant que Moïse est sur le Mont Sinaï, où Dieu grave les Dix Commandements sur les Tables de la Loi son peuple, au pied du Mont, sombre dans l'adoration du Veau d'or idole païennne symbolisant d'abord une divinité plus présente et plus concrète, puis très vite la cupidité et le matérialisme. par cette double idolâtrie s'opère un déplacement progressif de l'objet de foi. Il devient de plus en plus indirect : du divin à l'humain sacralisé, de l'humain sacralisé au matériel sacralisé. De ce fait, l'authenticité et la liberté de la foi sont perdues en chemin. [...]
[...] La religion nous conduit à accepter les choses telles qu'elles sont, parce qu'elles sont l'œuvre d'un dieu, et que la volonté divine nous échappe. Donc elle nous rend fatalistes et dociles : elle nous demande d'obéir et de faire confiance à la Providence (la volonté divine), plutôt que de produire nous-mêmes l'Histoire, de se battre pour résoudre les problèmes sociaux concrets. Les classes dominantes et les capitalistes peuvent alors en profiter : la religion amplifie l'aliénation de l'homme. C'est pourquoi il utilise cette métaphore de la drogue la religion est l'opium du peuple : elle nous apaise en nous illusionnant, nous rend passifs, dépendants, oublieux, mais les problèmes réels subsistent. [...]
[...] EX les sépultures en l'honneur des morts chez l'Homme de Néanderthal. - des institutions sociales basées sur des textes sacrés tenant lieu de normes et exposant une Révélation, et donc sur l'existence d'un Dieu. EX judaïsme, christianisme, islam. - des sagesses éthiques basées sur la référence à un guide spirituel, un modèle moral, sans nécessairement croire en un Dieu. EX bouddhisme, taoïsme. Problèmes - Où s'arrête la connaissance accessible à la raison, et où commence la sphère de la croyance ? [...]
[...] En cela la religion s'oppose à la science : toutes deux se fondent sur une expérience et recherchent la vérité. Cependant, l'expérience du croyant est métaphysique et relève de la pure confiance, alors que l'expérience du scientifique est sensible et expérimentale, et utilise la démonstration. De plus, la vérité définie par la religion est révélée et définitive, donc est par nature un dogmatisme, alors que la vérité définie par la science est construite par la raison, progressive et provisoire, donc est une certitude jusqu'à preuve du contraire. [...]
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