La religion
Fiche prépa concours
[...] La France connaît aujourd'hui une diversité religieuse inédite. On observe notamment l'installation de l'islam comme deuxième religion du pays, même si le catholicisme demeure largement majoritaire. Par ailleurs, malgré le déclin annoncé des religions et de leurs pratiques en Occident, le fait religieux s'est plutôt diversifié et transformé qu'affaibli. Ce que Marcel Gauchet avait appelé le désenchantement du monde n'a pas abouti à une disparition des préoccupations spirituelles et des religions. Portées par une quête de sens ou de lien social, des formes de religiosité plus diffuses et individualisées se développent, en marge des grandes institutions religieuses. [...]
[...] La faiblesse des conversions en témoigne. La force des identités où la foi réinvente l'ethnie et où l'appartenance à une “communauté” religieuse héritée ou choisie devient plus importante que la croyance elle-même en est le corollaire. Les religions sont également très fortement structurées par notre culture politique et par les relations - dont l'origine remonte parfois à la Révolution française - qu'ont entretenu et que continuent d'entretenir les pouvoirs publics et les citoyens avec les religions. Du fait de cette histoire singulière, en particulier l'opposition au catholicisme des origines de la République mais aussi son modèle d'assimilation, par rapport à des modèles davantage pluriculturels voire communautaires en Europe, la France conserve une certaine suspicion à l'égard des religions, une plus grande attention portée au risque d'enfermement des âmes qu'elles peuvent receler et une forte opposition à la visibilité religieuse mais aussi ethnique. [...]
[...] Le judaïsme a traversé une indéniable période d'expansion. Il compte environ personnes qui sont, pour une notable majorité, d'origine séfarade à la suite de l'arrivée en métropole des juifs d'Afrique du Nord dans les années soixante. Un fort mouvement de renouveau de l'identité, des études et de la pratique marque le judaïsme français. Le bouddhisme a quitté la marginalité dans laquelle il a longtemps été confiné en France. Il dépasse d'ailleurs en rayonnement sa stricte importance numérique puisque l'on estime le nombre de ses fidèles à originaires pour l'essentiel d'Asie, auxquels il faut ajouter un groupe fluctuant de pratiquants venus d'autres horizons, estimé à membres, soit un total de personnes. [...]
[...] En croisant les diverses estimations et projections que donnent habituellement les enquêteurs et experts, qui s'appuient sur les chiffres avancés par les groupes religieux eux-mêmes, on peut néanmoins esquisser le tableau suivant : Le catholicisme demeure largement majoritaire, même s'il connaît, en proportion, une baisse sensible depuis les années soixante-dix. En 2006, selon un sondage IFOP-La Croix des Français se déclaraient catholiques, alors qu'ils étaient, au début des années soixante-dix, plus de à le faire et en 1905. Si les catholiques pratiquants réguliers sont de moins en moins nombreux, leur identité s'est affermie, grâce notamment aux "communautés nouvelles" et aux mouvements charismatiques. L'agnosticisme progresse. Le nombre des personnes ne s'identifiant à aucune religion (plus de des Français) augmente, en particulier chez les jeunes. [...]
[...] Enfin, dans les relations entre la foi et la science, l'idée domine maintenant qu'il s'agit de deux univers radicalement distincts, excluant toute "validation" de l'une par l'autre. Les expressions du religieux - les pratiques et les croyances se caractérisent désormais par des "bricolages" étonnants. Ainsi les catholiques déclarés ne sont-ils que à croire en la résurrection des corps ; seuls d'entre eux pensent que Dieu existe. De même sont-ils une très faible minorité à voir dans le catholicisme l'unique vraie religion. Et sur certaines questions de société, telles que par exemple la contraception, les fidèles n'hésitent pas à s'affranchir des positions de leurs Églises. [...]
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